« Après Christchurch, une réponse ambitieuse à l’extrémisme en ligne est plus que jamais nécessaire »

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Les attaques en Nouvelle-Zélande, ont mis en lumière la complexité de l’écosystème extrémiste sur Internet et les défis auxquels font face les plates-formes technologiques et les autorités publiques, expliquent, dans une tribune au « Monde », les chercheuses Iris Boyer et Cécile Guérin.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

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Hommage aux victimes de la tuerie de Christchurch (Nouvelle-Zélande), devant les grilles du jardin botanique de la ville, le 19 mars.
Hommage aux victimes de la tuerie de Christchurch (Nouvelle-Zélande), devant les grilles du jardin botanique de la ville, le 19 mars. MARTY MELVILLE / AFP

Dans les quarante-huit heures qui ont suivi la fusillade de Christchurch, en Nouvelle-Zélande – survenue le 19 mars –, deux tendances ont émergé au sein des réseaux extrémistes sur Internet. Dans les communautés d’ultra-droite en ligne, dont faisait partie l’assaillant Brenton Tarrant, des discussions ont révélé une fascination certaine pour les images violentes de la tuerie, diffusées en direct sur Facebook.

Dans un post célébrant cet acte terroriste, un utilisateur du forum 8chan – plate-forme sur laquelle ce dernier a annoncé son projet d’attentat, devenue un repaire pour les extrémistes d’ultra-droite, néonazis et sympathisants alt-right américains – appelle à partager en masse la vidéo et présente le terroriste en héros ayant mené à la consécration des efforts de toute une communauté d’acteurs.

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« Il a baigné dans nos mèmes, il a peut-être même été éveillé par eux. Et, en retour, il nous a possiblement offert le mème le plus puissant que nous n’avons jamais eu : la vidéo des tueries », peut-on lire. A l’opposé du spectre idéologique, dans des groupes et chaînes djihadistes sur la plate-forme Telegram, des appels à la vengeance par des attaques contre des églises ont immédiatement vu le jour.

Phénomène de radicalisation cumulative

Ces réponses aux attaques sont symptomatiques du phénomène de radicalisation cumulative entre islamisme radical et extrême droite – étudié par Julia Ebner dans son ouvrage The Rage : The Vicious Circle of Islamist and Far-Right Extremism (I.B. Tauris, 2017, non traduit) –, selon lequel les deux idéologies se nourrissent, se légitiment et se renforcent l’une l’autre par leur adhésion commune à une vision du monde comme un choc des civilisations entre islam et monde occidental. Une attaque par l’un des groupes appelle, dans cette logique, des représailles du groupe opposé.

Dans son manifeste publié sur 8chan, Tarrant mentionne les attaques terroristes islamistes en Europe comme un élément-phare de son éveil idéologique. Après l’attaque contre une mosquée à Québec le 29 janvier 2017, les appels à la vengeance se sont multipliés sur les groupes djihadistes en ligne.

Cette radicalisation cumulative entre islamisme radical et extrême droite a été nourrie, sur Internet, par des forums de jeux vidéo comme 4chan, 8chan ou Discord aux systèmes de messagerie encryptés comme Telegram ou Signal, où extrémistes de tout bord se retrouvent pour disséminer leur idéologie et coordonner des actions violentes.

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