Le difficile baptême du feu de la nouvelle présidente de la Commission européenne

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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors d’un point presse, le 23 avril, à Bruxelles.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors d’un point presse, le 23 avril, à Bruxelles. Olivier Hoslet / AP

Depuis le mardi 10 mars, le visage d’Ursula von der Leyen n’est plus tout à fait le même. Ce soir-là, lorsque la présidente de la Commission rend compte aux journalistes du conseil des chefs d’Etat et de gouvernement auquel elle vient de participer, elle a abandonné ce sourire immuable qu’elle donnait jusque-là à voir à chacune de ses apparitions. La veille encore, elle l’arborait en présentant à la presse le bilan de ses cent premiers jours à la tête de l’exécutif communautaire. Elle a beau avoir été médecin, Mme von der Leyen, 61 ans, est alors à des lieues d’imaginer à quel point la pandémie va bouleverser son agenda. Et personne ne l’a informée que les Vingt-Sept doivent se retrouver le lendemain pour évoquer le Covid-19… « Demain, pour le 101e jour, se réjouit-elle, nous présenterons la stratégie industrielle. Et pour le 102e, notre plan pour une économie circulaire. »

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Mme von der Leyen n’est pas la seule responsable politique à avoir eu, comme le formule un diplomate, « un retard à l’allumage ». Mais depuis, elle peine à reprendre l’initiative et semble souvent dépassée. Il ne lui a pas suffi de twitter « Nous sommes tous des Italiens », le 11 mars, pour convaincre qu’elle avait soudain pris la mesure du drame qui a touché ce pays avant de paralyser toute l’Europe.

A sa décharge, elle n’est pas en poste depuis quatre mois qu’elle doit affronter une crise sans précédent. Et, même si elle a été ministre d’Angela Merkel pendant quinze ans, elle « connaît mal l’écosystème communautaire et ses nuances », juge une source européenne. Tout comme sa garde rapprochée – son chef de cabinet, Bjoern Seibert, et son conseiller en communication, Jens Flosdorff – qu’elle a fait venir de Berlin. La manière dont « VDL » travaille génère aussi ces « retards à l’allumage ». « Elle cherche toujours un consensus avec les Etats membres, relève un commissaire. Elle ne va jamais les brutaliser, à l’inverse d’un Jean-Claude Juncker [son prédécesseur], qui passait son temps à engueuler les premiers ministres. »

Un registre trop « poli »

Au-delà de son goût très allemand pour le compromis, la présidente de la Commission se souvient des conditions de sa nomination – qu’elle doit aux Etats membres – et de sa difficulté à être, ensuite, investie par un Parlement européen qui s’est senti floué. « Elle ne veut perdre personne, ni le Nord, ni l’Allemagne, ni l’Est. Elle se veut au barycentre d’une Europe divisée », abonde l’élue européenne macroniste Nathalie Loiseau. Et, à trop vouloir ne fâcher personne, il lui arrive de perdre la main. Comme ce 6 avril, quand plusieurs gouvernements, dont celui de Berlin, lui demandent de renoncer à son projet de présenter ses recommandations pour un déconfinement coordonné. Cela aurait donné « l’impression d’annoncer la fin du confinement, alors que personne n’avait encore franchi ce pas », pointe un diplomate.

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