Les « somnambules » de l’Europe face à la crise du coronavirus

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Publié aujourd’hui à 01h26

Le 10 mars, la ministre des affaires étrangères suédoise, Ann Linde, est à Paris, pour une visite bilatérale. Dans la matinée, elle nous reçoit à l’ambassade de Suède ; la ministre, nous a-t-on expliqué, a des choses à dire sur l’Ukraine, d’où elle revient, la Russie, l’élargissement de l’Union européenne (UE) aux Balkans, toutes sortes de sujets diplomatiques chauds. L’actualité, cependant, nous incite à l’interroger d’abord sur une question brûlante : que pense-t-elle de la réponse européenne à l’épidémie provoquée par le coronavirus ?

A ce stade-là, l’Europe, comme l’orchestre du Titanic, ignore superbement qu’elle est en train de chavirer. Nous nous abstenons de serrer la main de la ministre, mais les « gestes barrières », nouveau code du sanitairement correct, ont encore quelque chose d’irréel.

Ann Linde botte en touche : la question sanitaire, répond-elle, relève des autorités nationales. Mais, quand même, insistons-nous, c’est un virus qui traverse les frontières, ne devrait-on pas s’organiser à l’échelle européenne ? La ministre suédoise évoque quelques démarches, puis, de nouveau, repousse la question : la santé est de la compétence des Etats, pas de l’UE. On ferme le ban. Et on passe à l’Ukraine.

Formellement, Ann Linde a raison. Elle n’est pas non plus la seule, à ce stade, à ne voir dans l’épidémie qu’une crise sanitaire, sans en mesurer la dimension politique ni imaginer le tsunami à venir. La présidente de la Commission européenne elle-même, Ursula von der Leyen, a tenu, la veille, à Bruxelles, une étonnante conférence de presse pour marquer ses cent premiers jours à la tête de la Commission. Il y a été beaucoup question du Green Deal, d’écologie, d’économie. Le coronavirus ? « On suit la situation en Italie. »

Charles Michel, président du Conseil européen, pendant une conférence par téléphone, le 10 mars.
Charles Michel, président du Conseil européen, pendant une conférence par téléphone, le 10 mars. STEPHANIE LECOCQ / AFP

La situation, en fait, est dramatique. Ce jour-là, l’Italie compte déjà les morts par centaines, l’Espagne par dizaines, et les services des urgences hospitalières du Grand Est français commencent à voir affluer les patients. Cela fait une semaine que, à Paris, le président Macron a annoncé bouleverser son agenda « pour se concentrer sur la gestion de la crise ».

La veille de la conférence de presse de Mme von der Leyen, le nord de l’Italie a été placé sous strict confinement et un conseil de défense s’est tenu à l’Elysée. Emmanuel Macron demande alors à Charles Michel, le président du Conseil européen, où sont représentés les vingt-sept Etats membres de l’UE, de convoquer une réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement. Cette réunion, la première en visioconférence, a lieu le 10 mars. Le lendemain, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie l’épidémie de Covid-19 de pandémie : la crise sanitaire est désormais mondiale. Et l’Europe, après la Chine, en est l’épicentre.

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