En Chine, les nationalistes s’en prennent aux proches de l’écrivaine Fang Fang

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Un désagréable parfum de révolution culturelle flotte sur Wuhan, la capitale du Hubei. Après s’en être pris à Fang Fang, cette écrivaine dont le journal du confinement agace d’autant plus les nationalistes qu’il va être publié en Occident, ceux-là s’attaquent désormais à ses proches. Principale cible : une autre femme, Liang Yanping, professeure au département de littérature de l’université du Hubei et, circonstance aggravante à leurs yeux, chercheuse invitée à l’université de Tokyo.

Le 24 avril, à 0 h 7, la direction de l’université du Hubei a annoncé avoir lancé une inspection contre cette enseignante. L’établissement n’a rien à redire sur ses enseignements, mais, « récemment, des internautes ont fait remarquer que notre professeure du département littérature Liang Yanping a diffusé des opinions inappropriées sur son compte personnel WeChat ». L’université précise qu’en 2019 elle avait déjà critiqué cette enseignante, en raison de son soutien aux « indépendantistes de Hongkong », de ses nombreux followers japonais et de ses « opinions racistes ». Liang Yanping a d’ailleurs fait disparaître ses posts litigieux. Mais l’université précise qu’elle va de nouveau mener l’enquête et « profiter de cette occasion pour consolider l’éthique professorale des enseignants ».

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Quelles fautes a donc commises Liang Yanping ? D’abord, avoir vu certains de ses messages sur les réseaux sociaux approuvés ou répercutés par Fang Fang. C’est comme cela que des internautes se sont intéressés à ses écrits. Or, Liang Yanping a le malheur de placer l’individu au centre de la société. « Le groupe est plus élevé que l’individu. Le pays est plus important que notre vie. C’est cela que nous enseigne le pouvoir absolu », écrit-elle, en février 2015. En 2017, elle juge que, « partout dans le monde, les Japonais sont plus libres et plus dignes que les Chinois ». Le 5 octobre, on la voit porter un masque noir, comme les étudiants de Hongkong. Trois jours plus tard, elle se dit « contente que les étudiants soient capables de dire la vérité », en référence, là aussi, à Hongkong.

« Chercher les responsabilités »

Autant de déclarations que les internautes nationalistes n’ont pas l’intention de laisser passer. « Dans le monde entier, il n’y a pas un réseau social qui accepte le racisme contre son propre peuple. (…) Nous ne pouvons pas accepter qu’un professeur d’université affiche de telles opinions. Il faut la virer et lui supprimer les droits à la retraite », déclare un internaute, un commentaire approuvé par des dizaines de milliers d’autres. « Et comme le dit Fang Fang, que je remercie pour nous avoir révélé ses complices, il faut chercher les responsabilités. Liu Chuane, le directeur du département de littérature, est responsable. Il a insulté les étudiants les plus patriotiques », poursuit-il.

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