Des huîtres pour dépolluer les eaux new-yorkaises

0
176

[ad_1]

Un projet lancé en 2014 prévoit d’implanter dans la baie de Big Apple un milliard de ces mollusques d’ici à 2035 pour profiter de leurs vertus purificatrices.

Par Arnaud Leparmentier Publié aujourd’hui à 05h19

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Des volontaires du Billion Oyster Project implantent des huîtres au Brooklyn’s Bush Terminal Park de New York, en août 2018.
Des volontaires du Billion Oyster Project implantent des huîtres au Brooklyn’s Bush Terminal Park de New York, en août 2018. DON EMMERT / AFP

LETTRE DE NEW YORK

Parfois, il est des slogans qui exagèrent la réalité mais ont le mérite de mobiliser les esprits. Ainsi en Californie, les restaurants indiquent sur leur carte qu’ils ne vous serviront pas d’eau en carafe en raison de la sécheresse, sauf si vous le demandez. En réalité, c’est la loi qui l’exige, et la loi californienne fait sourire quand on sait que l’agriculture irriguée engloutit l’eau de la Sierra Nevada et que Los Angeles assèche le cours détourné du Colorado.

A New York, on se mobilise pour la sauvegarde du port, qui était une gigantesque poubelle au début du XXe siècle. Et le salut ne viendra pas des carafes d’eau, mais des huîtres. C’est en tout cas l’objectif que s’est fixé le « Billion Oyster Project » lancé en 2014 : implanter dans les eaux de la baie un milliard d’huîtres d’ici à 2035 sur une superficie de 40 hectares.

Les chiffres sont impressionnants : « Une huître filtre chaque jour 50 gallons d’eau », explique Pete Malinowski, directeur du projet. On fait ses petits calculs : à ce rythme, ce sont 190 millions de mètres cubes d’eau qui pourraient être purifiés par jour, voilà la solution.

Pas tout à fait, la marée apporte et reprend quotidiennement trois fois ce volume et l’effet purificateur ne peut avoir lieu qu’aux alentours des bancs d’huîtres. Pete Malinowski nous détrompe donc : « Le milliard d’huîtres ne suffira pas à restaurer le port, il peut le faire à l’échelle de Governors Island, par exemple. »

Récifs huîtriers

Governors Island est la petite île de 70 hectares, entre Brooklyn et Manhattan, en face de la statue de la Liberté, où s’est installé le Billion Oyster Project. On s’y rend en ferry pour y découvrir l’initiative. Celle-ci vise d’abord à réintroduire des huîtres et à montrer que les eaux sont désormais suffisamment dépolluées depuis le Clean Water Act de 1972 pour que ces mollusques goûtus puissent se reproduire. Outre leur effet purificateur, les huîtres solidifient les sols, comme les barrières de corail, et servent d’alimentation aux animaux.

De manière originale, le Billion Oyster Project a noué un partenariat avec 80 restaurants de la ville. Pas pour leur vendre les huîtres, nous rassure-t-on, elles sont interdites de récolte par les autorités new-yorkaises et impropres à la consommation. Mais pour recycler chaque semaine 3,6 tonnes de coquilles d’huîtres consommées par les New-Yorkais et s’en servir pour créer une douzaine de récifs huîtriers un peu partout dans la baie : à Governors Island, dans le Bronx, sous le pont de Brooklyn, à Conie Island ou sous le pont de Tappan Zee, sur la rivière Hudson. L’expérimentation fonctionne, puisque des huîtres sont venues se nicher dans ces coquilles. Le dernier décompte fait état de 28 millions d’individus.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: