Au Portugal, l’effondrement du tourisme soulève angoisses et espoirs

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A Lisbonne, le 23 avril 2020.
A Lisbonne, le 23 avril 2020. PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Trottoirs bondés, foule tapageuse, éclats de rire résonants dans les venelles pavées jusqu’à 3 heures du matin… Il y a quelques mois encore, l’invasion de touristes étrangers dans le Chiado et la Baixa, dans le cœur historique de Lisbonne, agaçait quelque peu les locaux, chassés du centre par la fièvre des locations Airbnb.

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Mais depuis que le gouvernement a décrété l’état d’urgence et le confinement, le 18 mars, les rues de la capitale sont vides, les touristes se sont volatilisés, et l’on entend de nouveau le chant des oiseaux. Les habitants sont pourtant loin de s’en trouver soulagés. « En temps normal, la ville déborde de vie et d’animation en cette saison : la voir ainsi, déserte, est… indescriptible », raconte Gregg Hupert, gérant des restaurants d’inspiration asiatique Boa-Bao, dont l’un est situé dans le Chiado.

Le « moteur de l’activité »

« Je vis près du Cervejaria Ramiro, un restaurant très prisé où, d’habitude, les touristes font la queue pendant des heures pour avoir une table, témoigne de son côté Ansel Mullins, cofondateur de Culinary Backstreets, une compagnie organisant des tours culinaires. Maintenant, il n’y a personne. Francisco, le sans-abri qui faisait la manche non loin de l’entrée, est désespéré lui aussi : il n’a plus rien pour vivre. Pour nos petits commerces et toutes les personnes dépendant du tourisme, c’est très dur ».

Comme l’Italie, la Grèce, l’Espagne et l’ensemble de l’Europe du sud, le Portugal est touché de plein fouet par l’effondrement du tourisme, lié à la pandémie du Covid-19 et aux mesures prises pour l’endiguer. Fermeture des commerces et confinement des personnes, instauration de frontières terrestres en Europe, suspension des liaisons aériennes, interdiction d’accéder aux plages…

« Pour une petite économie très ouverte comme le Portugal, la chute du tourisme est bien sûr douloureuse » Ricardo Reis, professeur à la London School of Economics

D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les revenus du secteur pourraient s’effondrer de 45 à 70 % cette année. « Les recettes de nos entreprises ont fondu de 30 à 50 % en mars, et la majorité d’entre elles n’enregistreront aucun chiffre d’affaires en avril, s’inquiète Francisco Calheiros, président de la Confédération du tourisme du Portugal. C’est d’autant plus douloureux pour notre pays que le tourisme est le moteur de l’activité : c’est grâce à lui que nous avons renoué avec la croissance après la dernière récession. »

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