Dans la baie de San Francisco, des « slow streets » contre le virus

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LA LETTRE DE SAN FRANCISCO

Un piéton dans la rue désertée de Kearny Street à San Francisco (Californie), le 16 avril.
Un piéton dans la rue désertée de Kearny Street à San Francisco (Californie), le 16 avril. JEFF CHIU / AP

Après le « slow food », voilà les « slow streets ». Les rues au ralenti. Place aux vélos, aux marcheurs, aux poussettes, aux enfants. On met la pédale douce. La formule a été lancée le 11 avril à Oakland, en Californie du Nord, terre de grassroots et d’innovation sociale s’il en est. Elle s’est propagée de l’autre côté de la baie. Mardi 21, la maire de San Francisco, London Breed, a publié le tracé des rues choisies. Un parcours de 20 km où seuls les véhicules des riverains et de livraison seront autorisés.

Rien à voir avec un nouveau mouvement hédoniste ou anticonsumériste. C’est une réponse à l’urgence sanitaire. Le virus impose la distance. Le but des « rues lentes » est de permettre aux confinés de s’aérer sans se croiser de trop près sur les trottoirs. D’aller faire leurs courses en vélo sans craindre d’être renversés par une voiture, alors que le métro et les bus ont été supprimés sur la plupart des lignes.

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A Oakland, le plan inclut 110 km de rues, soit 10 % de la voirie. D’autres villes, comme Portland, Boston, Minneapolis ou Philadelphie, expérimentent elles aussi les slow streets pour compenser la fermeture des parcs et des salles de gym. Tenter de remédier à la claustrophobie grandissante, plus d’un mois après le début du confinement.

Bonnes vieilles rues piétonnes

Certains ironisent déjà : les Américains réinventent la roue – une fois de plus. Que sont en effet les slow streets sinon les bonnes vieilles rues piétonnes des villes européennes ? Certes. Mais au royaume de la car culture, les quartiers piétonniers sont encore rares (le premier tronçon sans voitures à San Francisco, inauguré fin janvier sur Market Street, après une décennie de débats, a fait l’objet d’articles extasiés dans la presse). Et les « rues lentes » participent d’un esprit différent. Elles accueillent vélos, skates, crayonneurs de trottoirs. C’est un espace de déconfinement et de loisirs, non un passage créé par les commerçants pour favoriser le shopping. D’ailleurs, les rues choisies à San Francisco ne se trouvent pas dans le centre ou dans le quartier chinois, mais dans les zones résidentielles.

Surtout, le terme de slow street fait très « monde d’après ». La crise du coronavirus va peut-être accomplir un paradoxe dans la mobilité : à la fois relancer la voiture individuelle, une bulle hyperprotégée où nul masque n’est requis. Et accélérer l’intérêt pour les zones sans véhicules où les piétons pourront prendre leurs distances. « C’est l’occasion de rappeler que ces rues sont les nôtres et pas seulement des rues pour les voitures », a expliqué Warren Logan, le responsable des transports à la municipalité d’Oakland.

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