En Italie, un massacre évité de justesse pour 51 collégiens pris en otages

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Un chauffeur de bus a menacé de mort les adolescents, invoquant le sort des migrants disparus en Méditerrannée pour expliquer son geste.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 00h26, mis à jour à 00h26

Temps de Lecture 3 min.

Le bus qui transportait 51 élèves de collège près de Milan a été calciné, le 20 mars.
Le bus qui transportait 51 élèves de collège près de Milan a été calciné, le 20 mars. Daniele Bennati / AP

Les carabiniers ont sauvé, de justesse, mercredi 20 mars, 51 collégiens. Ces derniers avaient été pris en otages et menacés dans un bus près de Milan par leur chauffeur. Italien d’origine sénégalaise, il a invoqué le sort des migrants africains morts en Méditerranée pour expliquer son geste, avant d’incendier le véhicule.

« C’est un miracle, cela aurait pu être un carnage. Les carabiniers ont été exceptionnels pour bloquer le bus et faire sortir tous les enfants », a déclaré à la presse le procureur de Milan, Francesco Greco, évoquant une scène digne d’un film d’action. Le chauffeur a été interpellé sous les chefs de « prise d’otage, massacre et incendie » avec la circonstance aggravante de « terrorisme ».

« Loup solitaire »

Ousseynou Sy, âgé de 47 ans et naturalisé Italien depuis 2004, a été décrit comme un chauffeur scolaire sans histoire. Il « a agi comme un loup solitaire » sans liens avec l’islamisme radical, a estimé au cours d’une conférence de presse le chef de la cellule antiterrorisme de Milan, Alberto Nobili. Ses actes étaient « prémédités » depuis plusieurs jours, « il voulait que le monde entier puisse parler de son histoire », a-t-il expliqué.

L’homme a posté sur Youtube une vidéo pour expliquer son action et « dire Afrique soulève-toi », à l’intention de proches à Crema (près de Milan), mais aussi au Sénégal. Divorcé de son épouse italienne, il a deux enfants adolescents. Selon son avocat, le chauffeur a expliqué durant son interrogatoire qu’il « voulait faire un geste éclatant pour attirer l’attention sur les conséquences des politiques migratoires ».

Les 51 élèves de deuxième année de collège à Crema voyageaient dans le cadre d’une sortie sportive à un gymnase avec trois accompagnateurs, quand le chauffeur a subitement changé de chemin prenant la direction de l’aéroport de Linate. La prise d’otages a duré plus d’une demi-heure.

« Personne ne sortira d’ici vivant », a-t-il lancé, selon les témoignages de plusieurs enfants. Armé de bidons d’essence et d’un briquet, il leur a pris leur téléphone portable et a demandé aux accompagnateurs de les ligoter avec du fil électrique.

« La faute » du gouvernement

« J’ai perdu trois enfants en mer », a affirmé le chauffeur, selon le témoignage d’un garçonnet diffusé sur les sites Internet des médias italiens. « Il nous menaçait, disait que si nous bougions il verserait l’essence et allumerait le feu. Il n’arrêtait pas de dire qu’il y avait tant de personnes en Afrique qui continuaient à mourir et que c’était la faute de Di Maio et Salvini » – les deux vice-premiers ministres italiens et hommes forts du pays –, a raconté une fillette.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « La question de l’immigration est en passe de s’imposer comme l’enjeu central des européennes »

Elle précise que le chauffeur « se retournait et versait de l’essence par terre » et qu’il a aussi brandi « un pistolet et un couteau ». « Puis les carabiniers sont arrivés et nous ont sauvés. »

Selon le procureur Francesco Greco, le chauffeur a en outre percuté une voiture où se trouvaient un père de famille et son enfant, qui se sont enfuis avant que leur véhicule ne prenne feu. Le bus et la voiture ont été entièrement calcinés.

Enfant héros

Le héros du jour est aussi un jeune garçon qui a pu récupérer le téléphone tombé à terre d’un camarade et donner l’alerte à 11 h 50. « Je me suis un peu fait mal aux mains pour le récupérer et j’ai pu prévenir les carabiniers et la police. Nous étions tous effrayés », a-t-il raconté, très calmement, devant une caméra. « Les enfants frappaient sur les vitres, appelaient à l’aide », a décrit Roberto Manucci, l’un des six carabiniers qui sont intervenus.

Le chauffeur a forcé un premier barrage de deux véhicules de police, avant d’être bloqué contre un parapet par trois autres voitures. Faisant face à deux carabiniers, il a ensuite mis le feu au bus, tandis que d’autres carabiniers brisaient des vitres arrières pour faire descendre les enfants, hurlant et pleurant. Une douzaine de jeunes et deux des adultes ont été conduits à l’hôpital après avoir été légèrement intoxiqués par la fumée.

« Le ministère [de l’intérieur] est à l’œuvre pour vérifier la possibilité de retirer la citoyenneté italienne au Sénégalais », ont ajouté des sources ministérielles, en brandissant le décret-loi du ministre Matteo Salvini sur la sécurité et l’immigration adopté à l’automne.

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