« Dans le huis clos des hôtels meublés, le confinement des vieux immigrés constitue une mise en danger véritable »

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Tribunes. Dans certains quartiers populaires de l’Est parisien, de nombreux hôtels meublés accueillent et hébergent des personnes et des familles avec des enfants en grande précarité, mais aussi de nombreux vieux immigrés.

Les immigrés âgés qui « navettent » sont de tout temps une clientèle captive de ces meublés. Après un séjour au pays, ces retraités reviennent essentiellement pour se soigner, réactiver leurs droits sociaux… Et pour maintenir un lien avec la France, même si ce lien est ténu.

Pris au piège

L’épisode inédit du confinement dû à la pandémie de Covid-19 qui s’impose à tous est éprouvant. Mais, dans le huis clos des hôtels meublés, il est insupportable pour ces vieux immigrés. Autant dire que dans ce contexte, le confinement dans les meublés confine au drame, voire constitue une mise en danger véritable.

En effet, ces vieux immigrés sont reclus dans des petites chambres sans confort qu’ils partagent souvent avec un ou deux compatriotes. Ils subissent la promiscuité et l’hygiène inexistante sinon douteuse des sanitaires et des douches mis à leur disposition. Les conditions de vie dans certains meublés sont une atteinte à leur dignité et à leur intimité d’hommes réservés et pudiques.

Dans le contexte du confinement, leur isolement est total. Ils ne peuvent pas recevoir de visites, ni cuisiner. Ils sont coupés de leurs réseaux d’amis et de compatriotes qui leur apportent réconfort et entraide. Les parcs, les jardins de proximité, les cafés et les restaurants où ils ont leurs habitudes sont fermés. Atrophie d’une sociabilité déjà mise à mal par leur difficulté à se déplacer, par la peur de sortir du quartier.

Pour ces personnes, le temps et le rythme de vie sont bouleversés. Analphabètes en majorité, ils ne lisent pas pour « tuer » le temps. Dans le contexte de confinement, les frontières sont fermées. Les vieux immigrés qui devaient repartir au pays ne peuvent plus rejoindre leurs familles. Certains sont comme pris au piège. Ils ont le sentiment d’être abandonnés et précipités dans la fosse aux lions, au virus.

Des repaires honteux

Ne devait-on pas protéger au mieux et prioritairement toutes ces personnes vulnérables qui sont particulièrement exposées en raison de leurs maladies chroniques et des affections invalidantes ? Les vieux immigrés de passage dans les meublés figurent parmi ces personnes à risque, car ils sont là essentiellement pour reprendre les soins pour lesquels ils sont suivis de longue date.

Les meublés qui accueillent sur prescription sociale des familles sans ressources, des vieux immigrés précaires sont des repaires honteux. Ils remplissent la fonction d’un angle mort qui dissimule des situations inavouables. Ils n’offrent aucune garantie pour une hygiène irréprochable dont chacun doit pouvoir avoir droit dans ce contexte particulier. Qu’est-ce qui a été fait pour ces vieux immigrés confinés dans les meublés ?

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