Au Brésil, le ministre de la justice, Sergio Moro, démissionne et dénonce des « ingérences politiques »

0
101

[ad_1]

Sergio Moro, le 13 avril.
Sergio Moro, le 13 avril. ADRIANO MACHADO / REUTERS

Le ministre de la justice et de la sécurité publique du Brésil, Sergio Moro, a annoncé vendredi 24 avril sa démission en raison « d’ingérences politiques » du président d’extrême droite Jair Bolsonaro dans les affaires judiciaires.

« Je vais commencer à rassembler mes affaires et envoyer ma lettre de démission », a annoncé Sergio Moro, 47 ans, au terme d’un long discours lors duquel il a déclaré que le président avait « violé la promesse de carte blanche » donnée pour qu’il accepte d’entrer au gouvernement en janvier 2019.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Brésil, le juge Sergio Moro, rival interne du président Jair Bolsonaro

L’évocation d’« ingérences politiques » désigne notamment le renvoi, par M. Bolsonaro, de l’un des hommes de confiance de Sergio Moro, le chef de la police fédérale, principal organe d’investigation sous tutelle de son ministère. « L’autonomie de la police fédérale est une valeur fondamentale qui doit être préservée dans un état de droit », a-t-il insisté lors de son discours.

Concerts de casseroles dans de nombreuses villes

Au moment de quitter la salle où il a prononcé son discours, Sergio Moro a été applaudi par des fonctionnaires de son ministère et l’annonce de sa démission a été accueillie par un concert de casseroles dans de nombreuses villes brésiliennes. Cette démission a également été très mal accueillie par les marchés, la Bourse de Sao Paulo chutant de plus de 8 % à la mi-journée.

Lire aussi : En pleine pandémie, Jair Bolsonaro renvoie son ministre de la santé

Le fait que Sergio Moro ait accepté d’entrer au gouvernement Jair Bolsonaro avait été vu comme un pari risqué. Mais beaucoup le voient à présent comme un candidat sérieux pour la présidentielle de 2022. Les sondages le donnent favori pour un duel avec celui qui lui a mis le pied à l’étrier en politique.

« Lava Jato » et condamnation de Lula

Rendu célèbre par son travail acharné au sein de la méga-opération anticorruption « Lava Jato » (lavage express), l’ancien juge est considéré comme un héros par de nombreux Brésiliens, même si son impartialité a été sérieusement mise en doute l’an dernier.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Brésil, la chute de Sergio Moro, l’ancien juge star de l’anticorruption

Démêlant un vaste système de détournements de fonds de Petrobras, le magistrat n’a pas hésité à envoyer en prison pratiquement tous les anciens directeurs du groupe pétrolier étatique, puis les patrons des plus puissants groupes de BTP qui leur versaient des commissions en échange de marchés.

Cela le conduira vers l’argent sale alimentant les campagnes de la plupart des partis politiques au Brésil. Il n’hésitera pas à envoyer derrière les barreaux des hommes politiques de premier plan, de droite comme de gauche.

Lire aussi : Au Brésil, « nous sommes à la limite de la barbarie »

Son principal fait d’armes : la lourde condamnation en première instance de l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui a purgé dix-huit mois de prison, avant d’être libéré en novembre. Mais la publication en juin par le site d’investigation The Intercept Brasil de messages de l’époque où il était juge indiquant des manœuvres avec des procureurs pour empêcher l’icône de la gauche de revenir au pouvoir a terni son image.

Décrit par ses pairs comme un magistrat compétent et déterminé, Sergio Moro a aussi été critiqué pour son recours récurrent à la détention provisoire et aux accords avec des inculpés pour obtenir leurs confessions.

Le Monde avec AFP

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: