« Il est fondamental d’avoir la mémoire des épreuves passées »

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Tribune. Le monde entier traverse aujourd’hui une crise inédite et spectaculaire. Nous sommes loin d’en être sortis, et elle occupe chaque page de nos journaux. Pour faire face aux tourments du présent, il est fondamental d’avoir la mémoire des épreuves passées. Une catastrophe ne chasse pas l’autre, et le peuple arménien est l’un des mieux placés pour le savoir.

C’est en profitant du tumulte de la première guerre mondiale, que le gouvernement turc a, en 1915-1916, mis en œuvre son programme d’extermination totale des Arméniens de Turquie, d’une violence et d’une ampleur inouïes.

Deux types de motivation

Plus d’un siècle s’est écoulé depuis le génocide des Arméniens, ce crime perpétré entre 1915 et 1923 contre l’humanité et la civilisation ; 1,5 million d’entre eux ont été exterminés. Ses conséquences persistent jusqu’à présent, elles empêchent la paix et la sécurité dans la région.

Deux types de motivations fondaient le projet. Une motivation d’ordre politique, parce que l’indépendance à laquelle aspirait le peuple arménien privait la Turquie d’une partie de l’empire présentant un intérêt stratégique essentiel : un accès direct au Caucase et à l’Asie centrale.

Une motivation d’ordre idéologique, parce que le jeune nationalisme turc tenait à transformer l’immense Empire multiethnique et multiculturel en un Etat-nation uniforme et homogène, les Grecs et les Arméniens représentant un obstacle sur cette voie. Ni l’une ni l’autre de ces motivations n’ont disparu, au contraire, elles s’expriment aujourd’hui sur la question syrienne ou sur celles des réfugiés, des Kurdes, des agressions qui ont lieu en Europe.

Ces motivations se font toujours sentir. Tout d’abord, en Artsakh [ou Haut-Karabakh], du fait de la politique interventionniste de la Turquie ; et ensuite, par le blocus imposé par cet Etat contre l’Arménie.

L’Uruguay dès 1965

La reconnaissance du génocide des Arméniens est aussi importante pour l’humanité dans son ensemble qu’elle l’est pour les Arméniens eux-mêmes. Après un demi-siècle de silence, dans les années 1960-1970, le monde a commencé à parler de nouveau du génocide des Arméniens. L’Uruguay fut le premier pays à le reconnaître officiellement en 1965. Le nombre des pays qui l’ont rejoint grandit d’année en année.

Les leçons tirées de l’Holocauste, du génocide arménien, des génocides au Cambodge et au Rwanda doivent être soigneusement préservées et transmises aux générations futures

La France est depuis plusieurs années en avance dans ce combat, c’est son honneur. En 2019, le président de la République Emmanuel Macron a fait du 24 avril une date de commémoration officielle du génocide arménien en France. Le Congrès américain a lui-même, au cours de deux votes historiques et à une très large majorité reconnu le génocide arménien en 2019. La communauté internationale dans son ensemble, n’a aucun doute sur la réalité du génocide.

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