Au Mexique, vague d’agressions contre les soignants, accusés « d’avoir le Covid »

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Le personnel médical prend le bus affrêté pour lui à Mexico le 14 avril.
Le personnel médical prend le bus affrêté pour lui à Mexico le 14 avril. HENRY ROMERO / REUTERS

LETTRE DE MEXICO

Quand la nuit tombe sur Mexico, les infirmières et les médecins n’ont pas droit à des applaudissements. Des bus, affrétés par la marie, les attendent pour les protéger des agressions en pleine pandémie.

Devant l’Hôpital général, planté près du centre de la mégalopole, deux patrouilles de police surveillent. Un garde armé et casqué filtre les entrées. Juste à côté, une infirmière quadragénaire, qui porte un masque chirurgical, range sa blouse au fond de son sac. « La consigne du ministère est de ne pas sortir dans la rue en tenue de travail. C’est fou d’être obligée de se cacher. Je n’ai jamais vu ça en vingt ans de carrière ! »

Depuis un mois, trente-cinq médecins et infirmières ont déposé plainte pour agression auprès du Conseil mexicain contre les discriminations (Conapred). Les témoignages affluent aussi sur le Web depuis que le gouvernement a lancé, le 30 mars, l’alerte sanitaire.

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Le lendemain, une centaine d’habitants de la petite ville d’Axochiapan (Etat de Morelos, centre) menaçaient d’incendier un hôpital destiné à accueillir des malades du Covid-19 venus d’autres régions. L’histoire de Daniel Lopez Regalado a aussi enflammé les réseaux sociaux : ce fonctionnaire de l’Etat de Oaxaca (sud-ouest) a craché sur des infirmières en apprenant qu’il était diagnostiqué positif au Covid-19. Il a été renvoyé…

Peur profonde

Les agressions se multiplient contre les blouses blanches dans les transports en commun. Une infirmière de Mexico raconte dans une vidéo anonyme qu’un chauffeur de minibus n’a pas voulu la laisser monter : « Il m’a dit non. Je suis montée quand même. Il m’a demandé si je m’étais lavé les mains. J’étais surprise. A ce moment-là, j’ai éternué. Les gens m’ont regardée, encore plus paniqués. Tout ça parce que j’étais habillée en infirmière… »

Pour Paulina Solorio, dans l’Etat de Tabasco (ouest), l’attaque n’a pas été seulement verbale : la jeune infirmière témoigne sur son compte Facebook alors qu’un individu vient de lui jeter du chlore sur sa tenue. Sur la Toile, on découvre qu’une collègue, Sandra Aleman, a eu un doigt fracturé à San Luis Potosi (centre) après une dispute avec une mère de famille qui l’accusait d’« avoir le Covid ». Sans parler de ces messages de voisins invitant les blouses blanches à ne pas utiliser les parties communes de leur immeuble.

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« C’est alarmant que des personnes canalisent leurs frayeurs et leur colère sur le personnel qui les protège », a déploré le vice-ministre de la santé, Hugo Lopez-Gatell. Cet épidémiologiste de renom est la tête pensante et le porte-parole de la stratégie du gouvernement contre le Covid-19 – dans le pays, 10 544 cas et 970 décès étaient confirmés jeudi 23 avril. Sur les chaînes de télévision, les experts expliquent que la pandémie réveille chez certains individus la peur profonde d’un ennemi invisible.

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