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Après plus d’un mois de confinement, les appels au 119, le numéro d’urgence pour l’enfance en danger, ont bondi de 89 % la semaine passée, a indiqué ce mercredi le secrétaire d’Etat chargé de la Protection de l’enfance Adrien Taquet.
Dans le détail, pour la semaine du 13 au 19 avril, le nombre d’appels reçus était de 14 531 contre 7674 sur la même période en avril 2019, soit une augmentation de 89,35 %. En période normale, le 119, invisible sur les relevés téléphoniques, reçoit quelque 700 appels par jour.
« Cela ne nous surprend pas, c’est le signe de l’augmentation des violences pendant cette période de confinement. Mais je veux y voir aussi le signe, le baromètre, de notre vigilance accrue », a commenté Adrien Taquet lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat.
La part des appels urgents a bondi de 60 %
Les appels passés par des voisins ont augmenté de 84 % par rapport à l’an passé, les appels de jeunes confrontés eux-mêmes à une situation de danger de 80 %, et les appels de camarades s’inquiétant pour un ami de 58 %, précise un communiqué du secrétaire d’Etat et des ministres de la Justice et l’Intérieur, ce mercredi soir.
La part des appels urgents, transmis en priorité aux cellules de recueil d’informations préoccupantes pour que les services départementaux puissent intervenir rapidement, a en outre bondi de 60 %.
Depuis le 16 mars, les interventions des services de police ou de gendarmerie à domicile pour des différents familiaux ont augmenté de 48 %, et près de 92 enfants ont été placés en urgence, indiquent dans le communiqué Nicole Belloubet et Christophe Castaner.
Plus de 200 saisines chaque semaine
Début avril, pour répondre aux risques de violences intrafamiliales engendrés par le confinement, la ligne téléphonique a été doublée d’un service de signalement sur Internet ( allo119.gouv.fr ). Ce dispositif, destiné aux victimes qui ne pourraient s’isoler pour appeler à l’aide, recueille chaque semaine plus de 200 saisines.
Devant le Sénat, Adrien Taquet a expliqué avoir « saisi l’ensemble des départements » pour que les effectifs des cellules de recueil des informations préoccupantes soient renforcés et que des travailleurs sociaux puissent mener des enquêtes dans les familles où les enfants sont en danger.
Chaque année en France, on estime qu’un enfant meurt tous les cinq jours des suites de violences familiales et quelque 52 000 mineurs subissent des violences, mauvais traitements ou abandons.
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