Au Brésil, la déforestation augmente, conséquence indirecte du coronavirus

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Une zone brûlée de la forêt amazonienne, dans l’écorégion de Pantanal, au Brésil, en octobre 2019.
Une zone brûlée de la forêt amazonienne, dans l’écorégion de Pantanal, au Brésil, en octobre 2019. CHICO RIBEIRO / AFP

En Amazonie, une chose est sûre : les bûcherons ne connaissent pas le confinement. Tout au contraire. Au mois de mars 2020, la déforestation a augmenté de près de 30 % dans la partie brésilienne de la grande forêt tropicale par rapport au même mois de l’année 2019. Selon le système d’alerte satellitaire de l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE), 326 km2 de forêt tropicale auraient été rasés durant la période : l’équivalent de trois fois la superficie de la ville de Paris.

L’explosion de la déforestation inquiète les experts et les défenseurs de l’environnement. Elle survient en saison des pluies, période durant laquelle le déboisement est en règle général ralenti. Surtout, elle a lieu alors que l’épidémie de Covid-19 se répand au Brésil : avec 2 741 décès au 21 avril et plus de 43 000 cas officiellement recensés, le pays est de très loin le plus touché d’Amérique latine.

Chaos ambiant

C’est tout sauf un hasard : depuis le début de la pandémie, la police environnementale (Ibama) a réduit au strict minimum ses patrouilles. Officiellement, il s’agirait de protéger les agents de terrain de l’institution (dont un tiers aurait plus de 60 ans) et d’éviter la contamination des populations indigènes. En réalité, selon les ONG, le gouvernement d’extrême droite de Jair Bolsonaro profiterait du chaos ambiant pour faciliter un peu plus l’exploitation de la forêt tropicale.

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« Beaucoup d’orpailleurs et de voleurs de bois voient cette épidémie comme une opportunité et souhaitent tirer avantage de la situation, décrypte Adriana Ramos, experte à l’ONG Institut Socioambiantal. La baisse des moyens et la réduction des contrôles de l’Ibama n’ont pas commencé avec le coronavirus. La politique de ce gouvernement depuis le début consiste à encourager ceux qui détruisent illégalement la forêt. »

« La hausse de la déforestation ces derniers mois est une conséquence directe du changement de législation sur le droit à la terre » Adriana Ramos, de l’ONG Institut Socioambiantal.

Mme Ramos pointe en particulier une mesure discrètement ratifiée en décembre 2019 par Jair Bolsonaro et facilitant l’exploitation de la forêt amazonienne. La « MP 910 », décriée par les organisations de défense de l’environnement, devrait, une fois adoptée par le Congrès, grandement flexibiliser les conditions de régularisation de propriétés établies illégalement par la déforestation au Brésil, en particulier en Amazonie. « La hausse de la déforestation ces derniers mois est une conséquence directe du changement de législation sur le droit à la terr», insiste-t-elle.

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