Cafouillage au Québec sur l’accueil des étrangers

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Quelque 18 000 demandes de résidence permanente, qui représentent 50 000 personnes, sont en souffrance, après une décision du gouvernement de durcir les admissions.

Par Anne Pélouas Publié aujourd’hui à 15h32

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Des immigrants entrent au Québec depuis les Etats-Unis, en août 2017.
Des immigrants entrent au Québec depuis les Etats-Unis, en août 2017. GEOFF ROBINS / AFP

Seeun Park a quitté Séoul il y a deux ans avec mari et enfants pour vivre au Québec, dans un « environnement moins pollué ». Mais le 31 mars, ils risquent de devoir rentrer contraints et forcés en Corée du Sud. Ils font partie de quelque 50 000 étrangers en attente depuis plusieurs années d’un « certificat de sélection du Québec » (CSQ), sésame qui leur permettrait de demander la résidence permanente au Canada. En février, le gouvernement québécois a annoncé l’annulation pure et simple de leurs 18 000 dossiers familiaux, avant de revenir partiellement en arrière sous la pression judiciaire.

Elu en octobre 2018 à la tête d’un gouvernement de centre droit, le premier ministre québécois, François Legault, veut serrer la vis aux immigrants et choisir les plus aptes à intégrer rapidement un marché du travail en grave pénurie de main-d’œuvre. Il a réduit les quotas d’immigration de 20 % pour 2019 et annoncé, début février, que les demandes de 50 000 personnes en instance avant août 2018, parfois depuis plus de cinq ans, ne seraient pas traitées. A charge pour celles qui le veulent de refaire une demande complète dans un nouveau système de sélection, nommé « Arrima », mais sans aucune priorité d’examen.

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Seeun Park figure parmi 5 500 de ces demandeurs qui vivent déjà au Québec. Début février, elle a reçu un mail laconique du ministère provincial de l’immigration l’informant que sa demande de 2015 ne serait pas traitée. « J’étais désespérée, raconte-t-elle. Après tout ce nous avons investi en temps, énergie et argent, il faudrait recommencer à zéro ? Avec mon mari, qui était cuisinier à Séoul, nous avons pris des cours de langue ; nos deux fils de 9 et 11 ans vont à l’école et sont bien intégrés. J’espérais obtenir bientôt une équivalence de diplôme [d’infirmière], et là tout tombait à l’eau. »

« Voir leurs rêves s’envoler »

En février, l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (Aqaadi) conteste en justice la décision gouvernementale, et Mme Park est cosignataire. La Cour supérieure du Québec leur donne raison fin février. Le ministre de l’immigration, Simon Jolin-Barrette, recule alors d’un pas : ses fonctionnaires continueront à traiter les 18 000 dossiers, mais seulement jusqu’à l’adoption d’une nouvelle loi d’immigration, au plus tard en juin. Ceux qui n’auront pas été traités dans ce délai deviendront caducs.

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