L’Europe veut mieux protéger ses fleurons des prédateurs étrangers

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Cela ne fait que commencer. Jeudi 16 avril, la rumeur qu’une offre hostile se préparait sur Nokia a fait flamber le cours de l’équipementier télécom finlandais. Passée la sidération, la crise du Covid-19, qui a provoqué une plongée des cours de Bourse, promet de susciter des tentations.

Selon le Financial Times, des investisseurs du Moyen-Orient réunissent des capitaux pour chasser les bonnes affaires. Le fonds souverain saoudien a déjà pris des parts dans le croisiériste Carnival, des groupes pétroliers européens – dont Total –, et s’apprête à racheter, avec d’autres, le club de foot de Newcastle.

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A travers l’Europe, les responsables politiques prennent très au sérieux la menace de prédateurs étrangers – chinois en particulier – profitant de la crise pour s’emparer d’actifs et de technologies stratégiques, notamment dans l’industrie médicale. « Il y a un vrai risque que des entreprises vulnérables soient la cible d’offres publiques », a indiqué au Financial Times la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager.

Le 25 mars, la Commission à Bruxelles a enjoint les Etats membres à ériger des barbelés autour de leurs fleurons, comme elle l’avait déjà fait un an plus tôt : quatorze pays seulement sur les vingt-sept disposent de moyens réglementaires pour filtrer les investissements étrangers. Ces dernières semaines, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ont musclé leur arsenal législatif.

Ligne Maginot des affaires

De son côté, la France n’a pas prévu de solidifier sa ligne Maginot des affaires. « On vient de le faire », rappelle-t-on à Bercy. Avec le décret entré en vigueur le 1er avril 2020, « la France dispose désormais d’une des réglementations en Europe les plus strictes et les plus abouties en matière de contrôle des investissements étrangers », estime Guillaume Nataf, associé du cabinet d’avocats Baker McKenzie.

Depuis le 1er avril, le seuil de détention par un investisseur non européen imposant le dépôt d’une demande préalable est passé à 25 %, au lieu de 33 %

C’était loin d’être le cas en 2014, lorsque l’américain General Electric a entrepris d’acquérir la branche énergie d’Alstom. A l’époque, seuls les rachats d’actifs dans la défense et la sécurité imposaient une autorisation préalable du ministre de l’économie. Le « décret Montebourg », en mai 2014, avait élargi cette obligation à l’énergie, l’eau, les transports, les communications électroniques et la santé publique. Fin 2018, le numérique a été inclus dans la liste des secteurs labellisés stratégiques.

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