« En quelques jours, le monde est redevenu une somme de parties »

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Décidément, les Etats ne comprendront jamais le monde. Face à un problème de dimension mondiale qui les prend au dépourvu, ils ont tous décidé de plier bagage et de quitter la scène internationale pour rentrer chez eux.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) eut beau déclarer que le Covid-19 était officiellement devenu une pandémie – une épidémie d’échelle mondiale –, c’était un vœu pieux. Force est de constater que, de pandémie, il n’y a point ! En réalité, il n’y a qu’une multiplicité d’épidémies nationales, « fabriquées » comme telles par chaque Etat, à sa manière, sans coordination internationale pour venir à bout d’un problème indubitablement et radicalement mondial.

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Certains Etats font respecter le confinement et la distanciation sociale par la force ou la contrainte, s’attirant parfois les louanges de l’OMS, ou des moins libéraux d’entre nous. D’autres se sont mis en tête de faire de l’« immunité de troupeau » (ou immunité collective) – qui n’a jamais été qu’une condition minimale pour l’efficacité des vaccins – une politique de santé publique, au risque de rendre inopérante les mesures de confinement prises par leurs voisins. D’autres encore, tout honteux d’avoir délocalisé la production de masques faciaux, se persuadent que ceux-ci ne servent à rien.

« Paléo-monde »

Aux Etats-Unis, le président Donald Trump interdit aux entreprises d’exporter tout matériel médical essentiel, ce qui met en péril la situation humanitaire dans des pays peu équipés. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, en profite pour s’octroyer les pleins pouvoirs et, pendant ce temps-là, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, lance des missiles pour narguer la communauté internationale qui ne dit rien, puisqu’elle est désormais aux abonnés absents. La preuve : Donald Trump n’a pas réussi à s’entourer d’alliés plus puissants qu’Haïti ou Sainte-Lucie pour menacer d’envahir le Venezuela.

Ce morcellement se produit parfois au sein d’un même pays, comme on le voit aux Etats-Unis, où les gouverneurs ont pris en main les opérations depuis plusieurs semaines ; et ça vaut mieux comme ça, vu l’impéritie du pouvoir fédéral sous la présidence de Donald Trump et l’absence d’unité du pays sur les questions de santé publique, de vie et de mort.

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Au final, la distanciation sociale qui est imposée dans de nombreux pays est aussi pratiquée par les nations entre elles. Chacune s’isole, ferme les frontières, interdit aux avions d’atterrir, et les plus étrangement gouvernés retrouvent les bonnes vieilles habitudes du « paléo-monde »  quand Donald Trump appelle ce virus « le virus chinois ».

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