L’écrivain Alaa Al-Aswany dans le collimateur du pouvoir égyptien

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Selon son éditeur français, Actes Sud, le célèbre romancier égyptien Alaa Al-Aswany, figure du camp démocrate, est poursuivi pour « insultes » envers le président Adbel Fattah Al-Sissi.

Par Benjamin Barthe Publié aujourd’hui à 12h52, mis à jour à 12h52

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Alaa al-Aswany à Paris le 12 février 2014.
Alaa al-Aswany à Paris le 12 février 2014. JOEL SAGET / AFP

Le régime égyptien du maréchal-président Abdel Fattah Al-Sissi, rempart autoproclamé contre le péril islamiste, n’a guère plus de tolérance pour les militants de la société civile que pour les agitateurs islamistes et les djihadistes armés. Le célèbre écrivain Alaa Al-Aswany, sentinelle du camp libéral et démocrate, qui a l’interdiction de s’exprimer dans les médias de son pays, fait partie de ces voix que le pouvoir s’est toujours efforcé de baillonner. Or les intimidations dont il fait l’objet viennent de franchir un nouveau cap.

Selon un communiqué de son éditeur français Actes Sud, publié le 18 mars, l’auteur multi-primé de L’Immeuble Yacoubian (Actes Sud, 2006) est désormais poursuivi par la justice militaire égyptienne pour « insultes envers le président, les forces armées et les institutions judiciaires ».

Fonctionnement opaque du parquet

Ces accusations s’appuient sur son dernier roman, J’ai couru vers le Nil (Actes Sud, 2018), qui traite de la révolution de 2011, et sur ses chroniques, publiées sur le site en arabe de la Deutsche Welle, la radio-télévision publique allemande.

Le procureur militaire a été saisi par un avocat méconnu. Un processus classique en Egypte, où certains membres du barreau, en mal de publicité, se plaisent à déposer plainte contre des personnalités de la scène culturelle, qu’il s’agisse d’intellectuels contestataires ou d’actrices légèrement vêtues. Le fonctionnement particulièrement opaque du parquet militaire empêche d’en savoir plus sur l’état de la procédure. L’absence de réaction des autorités permet, à tout le moins, de maintenir le romancier sous pression.

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M. Al-Aswany, qui a 61 ans, réside actuellement aux Etats-Unis, où il enseigne la littérature. Dentiste de formation, révélé au monde des lettres par la publication en 2002 de L’Immeuble Yacoubian, publié dans une trentaine de langues, il mêle depuis cette date écriture et engagement politique.

Après avoir contribué à la fondation du mouvement d’opposition Kifaya (« Ça suffit »), il a été un membre actif du soulèvement de la place Tahrir qui a conduit à la démission du président Hosni Moubarak.

Fresque pleine de ferveur et de nostalgie

Fresque pleine de ferveur et de nostalgie, J’ai couru vers le Nil ressuscite le fol espoir d’une société plus juste, né durant ces journées de janvier et février 2011, ainsi que l’abattement provoqué par le retour au pouvoir des militaires, avec l’aide des Frères musulmans. D’une ironie acerbe à l’égard des tartuffes barbus qui pullulent dans la société égyptienne, vibrant d’indignation pour les crimes commis par l’armée et les services de sécurité, l’ouvrage est interdit sur les bords du Nil ainsi que dans tout le monde arabe, à l’exception du Liban, du Maroc et de la Tunisie.

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