Avec la playlist du coronavirus, c’est l’Afrique qui lutte en chansons

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Une peinture murale des artistes graffeurs du collectif RBS à Dakar, le 25 mars 2020.
Une peinture murale des artistes graffeurs du collectif RBS à Dakar, le 25 mars 2020. Zohra Bensemra / REUTERS

C’est la playlist du moment. La preuve en mélodies que les artistes africains se sont saisis de l’urgence à sensibiliser au danger du nouveau coronavirus et aux gestes préventifs. Si la palme de la réactivité revient au collectif de rappeurs sénégalais Y’en a marre, qui a écrit le titre Fagaru Ci Corona (« Prévenir le corona » en wolof) en un temps record et tourné en une nuit son clip à l’hôpital Fann de Dakar, d’autres un peu partout sur le continent mettent leur notoriété au service de ce combat contre le Covid-19 et les infox qui circulent. Voici la playlist non exhaustive des initiatives musicales.

Au Sénégal, Wally B. Seck joue la prévention

« De grâce, restez chez vous ! Ne jouez pas aux rebelles. » La relève du mbalax, Wally B. Seck, invite les Sénégalais à respecter les cinq gestes barrières dans un titre intitulé Digglé (« Recommandations » en wolof), dont la mélodie rappelle A nos actes manqués, l’un des plus grands succès du Français Jean-Jacques Goldman. Dans le clip, le fils de l’artiste Thione Seck met en scène le président sénégalais, Macky Sall, mais aussi le ministre de la culture, des patrons de presse, des animateurs et des sportifs.

Au Sénégal, Daan Corona donne l’argent de ses ventes

Ce titre est présenté comme un « effort de guerre » de vingt artistes sénégalais. A l’origine de ce single collectif intitulé Daan corona (« Vaincre le coronavirus » en wolof), le chanteur Youssou Ndour déjà investi dans « le combat » contre le nouveau virus. L’ancien ministre de la culture du président Macky Sall a fait don d’équipements sanitaires et diffuse sur sa chaîne privée Télé Futurs Média (TFM) des cours pour les enfants déscolarisés pendant le confinement. Dans ce titre, interviennent des artistes de la culture urbaine ou du mbalax, un rythme musical typiquement sénégalais, comme Didier Awadi, les rappeurs Matador et Mamy Victory. Tous les bénéfices de ce single doivent aller au ministère de la santé sénégalais.

En Côte d’Ivoire, Ramba junior s’adresse aux enfants

Ramba junior est l’enfant terrible du rap en Côte d’Ivoire. A 9 ans, Diabagaté Aboubacar a été sacré révélation hip-hop de 2019. Rendu célèbre grâce à une vidéo postée sur la Toile, il a enflammé le stade Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan lors du spectacle en hommage à son idole DJ Arafat le 30 août 2019, avec son titre Tu veux te blorrr. Il a sorti le 1er avril un clip intitulé tout simplement Coronavirus dans lequel il met à contribution d’autres enfants pour sensibiliser aux attitudes à avoir face au « mauvais » virus.

En Côte d’Ivoire, DJ Kerozen et la protection divine

« L’affaire est sérieuse, donc nous aussi soyons sérieux », chante l’artiste DJ Kerozen, l’un des premiers Ivoiriens à avoir appelé au respect des gestes barrières et à mettre en place un numéro pour faire des dons. Le jeune homme, qui a commencé comme disc-jockey à Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan, s’est imposé à partir de 2016 comme l’un des piliers du coupé-décalé. Sa particularité : il aime proclamer sa ferveur catholique dans ses titres. Dans Corona out, il demande la protection divine : « Seigneur, faut sciencer, nous on veut vivre ! »

En Centrafrique, les mains propres du Collectif 236

« Covid-19, c’est pas un jeu, prends-le au sérieux », scande l’un des rappeurs du groupe centrafricain Hk Hooka à l’initiative d’un collectif regroupant la plupart des stars centrafricaines, comme Rafiki et Ozaguin. Collectif 236, rappelant l’indicatif téléphonique de la République centrafricaine, signe le titre Covid-19 Tiri Ti Î La en sango et français et entend responsabiliser les Centrafricains. « Coronavirus, il faut se laver les mains, il faut garder ses distances en se saluant », reprend le refrain.

Au Burkina Faso, Smarty fait quelques mises au point

Le rappeur Smarty a choisi de débuter son titre avec un flash info annonçant les deux premiers morts du Covid-19 au Burkina Faso, pays le plus touché d’Afrique de l’Ouest (le premier mort a été signalé le 18 mars). L’auteur-compositeur de 42 ans, connu notamment pour le titre Le Chapeau du chef dans lequel il appelait, en 2015, au départ l’ancien président Blaise Compaoré, démonte dans Alerte corona les rumeurs qui circulent sur la maladie : « Corona sous le soleil ne résisterait pas, les rumeurs disent que c’est maladie de Blancs, que Mamadou le guérisseur a son médicament, les rumeurs disent que c’est une attaque biologique, Monsieur rumeur finira par enterrer l’Afrique. » La chanson est une commande de l’Unicef.

En RDC, Ferre Gola chante le confinement

En République démocratique du Congo, les stars de la rumba chantent pour une fois autre chose que l’amour, ses joies et ses tourments. Dans un clip délivré en français et anglais et débutant par un lavage précautionneux des mains, Ferre Gola invite à se débarrasser du virus : We’re Fighting Corona Virus. Le chanteur de rumba a été le premier artiste congolais à sortir un titre de sensibilisation sur la pandémie.

Koffi Olomidé a mis en ligne le 30 mars son clip Coronavirus assassin, dans lequel il conseille de « s’enfermer comme en temps de guerre ». La star Fally Ipupa s’est, elle, engagée à recueillir des dons pour aider les plus démunis pendant la période de confinement et a invité, sur Twitter, à arrêter les gestes tendres dans une mélodie improvisée : « Fally en mode confinement, les bisous stop ».

Au Mali, JT Abèfo Rappou et les gestes barrières

« Soyons pas le problème mais plutôt la solution », encourage le rappeur Master Soumy dans son JT rappé, le JT Abèfo Rappou, une émission lancée en 2017 au Mali et qui se veut, à l’instar de son modèle sénégalais, un lieu de conscientisation. « Arrêtons de s’embrasser, arrêtons les balades inutiles, évitons nos regroupements habituels », conseille l’artiste. Le message est suivi d’une version en bambara par Ouzbi le Parolier.

Au Togo, Toofan prône le savon

« Se laver les mains au savon » : le groupe togolais Toofan, ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef, le chantait déjà en 2013 dans un clip qui avait notamment servi à sensibiliser les plus jeunes à ce geste essentiel lors d’une campagne de l’Unicef. Le revoilà plus actuel que jamais. « C’est bon pour nous, se laver les mains, oh »

En Ouganda, les très politiques Bobi Wine et Nubian Li

En Ouganda, le chanteur Bobi Wine, député et fervent opposant au président Yoweri Museveni, et son compatriote Nubian Li invitent à respecter la « distanciation sociale et à rester confinés » dans le titre Corona Virus Alert. Dans une interview à l’agence AP, Bobi Wine avait invectivé les dirigeants africains à investir dans le système de soin : « Un système de santé fonctionnel n’est pas seulement un avantage pour les pauvres mais aussi pour les riches qui devront, cette fois, être soignés chez eux sans pouvoir partir à l’étranger », a déclaré celui qui aspire à la présidence de son pays.

En Afrique du Sud, Ndlovu Youth Choir danse

Une chanson et une chorégraphie pour que le message passe mieux : c’est le choix qu’a fait le groupe sud-africain Ndlovu Youth Choir, créé en 2009. La formation, qui est arrivée en finale de l’émission musicale de téléréalité America’s Got Talent en 2019, explique vouloir « dissiper les mythes sur le virus et encourager la prévention de base ».

Le clip du ministère de la santé éthiopien

En Ethiopie, c’est le ministère de la santé qui a financé un clip tourné dans des lieux emblématiques de la capitale, Addis-Abeba : sa principale place, Meskel Square, et au théâtre national dans lequel apparaissent deux comédiens, Betty Wanos et Tilahun Elfeneh. La chanson reprend les mesures de protection et invite les Ethiopiens à « ne pas paniquer face aux rumeurs » et à « ne prendre en compte que les avis des professionnels ».

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