l’exode mondial avant le confinement

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Migrant workers crowd up outside a bus station as they wait to board buses to return to their villages during a 21-day nationwide lockdown to limit the spreading of coronavirus disease (COVID-19), in Ghaziabad, on the outskirts of New Delhi, India March 28, 2020. REUTERS/Anushree Fadnavis     TPX IMAGES OF THE DAY

ANUSHREE FADNAVIS / REUTERS

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Publié aujourd’hui à 13h26, mis à jour à 13h45

Les frontières ont fermé les unes après les autres, les avions sont restés cloués au sol. Du début février jusqu’au 8 avril, quelque 3,4 milliards de personnes – soit près la moitié de l’humanité – ont été soumises à un confinement total dans 50 pays, partiel dans 30 autres, et le monde s’est figé. Cette situation inédite a été précédée d’une autre étape, tout aussi exceptionnelle, lorsque des millions d’êtres humains à travers la planète ont cherché à regagner leur pays, par leurs propres moyens ou bien par le biais d’opérations de rapatriement.

En Inde, le 28 mars, des flots de travailleurs pauvres issus des campagnes tentent de retourner dans leurs villages. Ici, devant la gare routière de Ghaziabad (banlieue de New Delhi).
En Inde, le 28 mars, des flots de travailleurs pauvres issus des campagnes tentent de retourner dans leurs villages. Ici, devant la gare routière de Ghaziabad (banlieue de New Delhi). ANUSHREE FADNAVIS / REUTERS

A l’intérieur des Etats, des millions de citadins, à New York, Paris, Milan, Madrid ou Istanbul, ont décidé de fuir les grandes métropoles dans l’espoir d’échapper à la contagion du Covid-19 et à la complexité du confinement. Des travailleurs saisonniers ou transfrontaliers, bloqués ou contraints de rebrousser chemin, n’ont pas eu ce choix. Des migrants ont été chassés. En Inde, dès l’annonce du confinement immédiat du pays, le 25 mars, des millions de travailleurs pauvres, privés de leurs revenus journaliers, sont partis à pied rejoindre leurs villages. Ces scènes dantesques ont rappelé à l’écrivaine indienne Arundhati Roy celles de la partition, en 1947, des Indes britanniques, qui a abouti à la naissance du Pakistan.

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A l’exception de l’Afrique subsaharienne, où peu de grands mouvements ont été constatés jusqu’à présent, la pandémie de Covid-19 a partout provoqué un exode massif que nul n’avait anticipé. Il existe des projections sur des déplacements de population liés aux conditions climatiques ; des bilans ont été dressés à la suite de catastrophes naturelles ; des cérémonies religieuses ou des fêtes traditionnelles sont l’occasion, en Chine, en Inde ou en Arabie saoudite, de migrations spectaculaires. Cependant, des mouvements simultanés d’une telle ampleur n’avaient jamais été encore observés. « C’est un moment historique », remarque Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CERI-Sciences Po et spécialiste des migrations internationales, qui se dit particulièrement inquiète quant au sort des migrants, « ceux qui fuient déjà une crise ».

« Des Européens, interdits d’entrée dans des pays, ont expérimenté ce que c’est de ne pas être les bienvenus. Cela change les perspectives » (François Gemenne, spécialiste des migrations)

« Il s’agit d’un mouvement mondial totalement inédit, abonde François Gemenne, spécialiste des migrations, professeur à Sciences Po Paris et à l’université de Liège, en Belgique. Autre élément nouveau, les flux habituels de migration ont été bouleversés. L’exode des ruraux a été remplacé par l’exode des citadins, celui des pays en voie de développement par celui des pays industrialisés. La Tunisie et la Mauritanie ont expulsé des Italiens ; des Européens, interdits d’entrée dans des pays, ont expérimenté ce que c’est de ne pas être les bienvenus. Cela change les perspectives. »

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