En Italie, la pandémie de Covid-19 a déjà fait 127 victimes parmi les médecins

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Une infirmière de l’hôpital de Bergame (Italie) à la fin de son service. Le 27 mars.
Une infirmière de l’hôpital de Bergame (Italie) à la fin de son service. Le 27 mars. Antonio Calanni / AP

Samar Sinjab avait 62 ans. Née en Syrie et arrivée en Italie en 1978, elle a étudié la médecine à la prestigieuse université de Padoue, où elle a rencontré son mari qui, de son côté, avait choisi de se consacrer à la pédiatrie. Pour elle, ce serait la médecine générale, qu’elle a exercée jusqu’au bout en Vénétie, plus précisément à Mira, une petite agglomération située en périphérie de Venise.

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Cette médecin de famille hors pair a travaillé jusqu’au soir du 6 mars, veille de son hospitalisation à l’hôpital de Trévise, où elle est vite entrée en soins intensifs. Elle est morte un mois plus tard, le 9 avril, devenant la centième victime du Covid-19 parmi les médecins italiens. Pendant des semaines, au début de l’épidémie, « elle a tenté d’arrêter le vent avec ses mains », pour reprendre l’expression d’un de ses collègues, Stefano Righi, à l’annonce de sa disparition. Sans masque ni protection d’aucune sorte, elle allait de maison en maison alors que la maladie battait son plein dans la région, jusqu’à la contamination qui lui a été fatale.

Au bord de la rupture

Pour son collègue Alessandro Malagnini, qui l’a côtoyée pendant des années et travaille comme urgentiste à Venise, « elle a été abandonnée ». « Que je sache, avant d’être contaminée, elle n’avait pas de problème de santé particulier. Les médecins de famille comme elle ont, selon la convention qui les lie à l’Etat, l’obligation de s’équiper, explique-t-il. Mais il était impossible de se procurer quoi que ce soit, à part les petits masques chirurgicaux qui vous empêchent de contaminer les autres, mais ne freinent pas la contagion dans l’autre sens. Et, naturellement, elle n’allait pas s’arrêter pour autant… » En connaissance de cause, Samar Sinjab a donc pris de terribles risques qui lui ont coûté la vie.

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Son cas est exemplaire des ravages causés par le coronavirus dans l’ensemble du monde médical italien. Depuis le début de l’épidémie, ce sont 127 médecins – ainsi que 31 infirmiers et 9 pharmaciens – qui sont morts des suites du Covid-19. Certains ont eu les honneurs de la presse nationale, comme la première victime, Roberto Stella, président de l’ordre des médecins de Varèse (Lombardie), mort le 10 mars, à 67 ans, ou Gino Fasoli, 73 ans, mort le 14 mars, à Brescia (Lombardie), qui avait interrompu sa retraite pour venir en renfort. Mais la grande majorité d’entre eux n’ont plus désormais droit qu’à des entrefilets dans les quotidiens locaux.

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