L’Argentine demande trois ans de moratoire sur le remboursement de sa dette

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Le ministre argentin de l’économie, Martin Guzman, lors d’une conférence de presse à Buenos Aires, le 17 mars.
Le ministre argentin de l’économie, Martin Guzman, lors d’une conférence de presse à Buenos Aires, le 17 mars. JUAN MABROMATA / AFP

« L’Argentine ne peut rien payer, ni aujourd’hui ni pendant plusieurs années encore. » Au terme d’une réunion réunissant des représentants de la coalition de centre gauche au pouvoir et de l’opposition, jeudi 16 avril, Martin Guzman s’est montré très ferme. Le ministre argentin de l’économie a annoncé les grandes lignes de son offre de restructuration de la dette auprès des créanciers privés du pays : 62 % de décote sur les paiements d’intérêts, 5,4 % de réduction du capital, et une reprise des versements seulement à partir de 2023.

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L’offre de l’Argentine, qui doit lui permettre d’éviter le décaissement de près de 40 milliards de dollars (36,8 milliards d’euros) sur les trois prochaines années, doit être formellement présentée et détaillée aux créanciers privés vendredi 17 avril. « Il y a beaucoup d’intérêts en jeu ici. Il y aura des voix de créanciers qui s’élèveront pour demander que l’Argentine paye davantage que ce qu’elle peut payer », a anticipé M. Guzman. « Tout comme nous somme tous unis pour faire face à la pandémie [de Covid-19], nous avons besoin d’être tous unis face au problème de la dette », a insisté le président argentin, Alberto Fernandez, qui s’est brièvement exprimé à la suite de son ministre.

« Défaut virtuel »

Le chef de l’Etat a jugé que l’Argentine, en proie à une grave crise économique et sociale depuis deux ans, se trouvait actuellement « dans une sorte de défaut [de paiement] virtuel ». Au pouvoir depuis décembre 2019, il avait autorisé, au mois de mars, la restructuration de plus de 68 milliards de dollars de dette détenue par les créanciers privés de l’Argentine (sur les 311 milliards de la dette totale du pays).

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L’Argentine a aussi sollicité auprès du Club de Paris, qui regroupe les principaux pays créanciers, un délai d’un an supplémentaire pour le remboursement, prévu en mai, de 2,1 milliards de dollars. « L’Argentine est continuellement au bord du défaut de paiement, estime Martin Kalos, professeur d’économie à l’Université de Buenos Aires. Cette incertitude si quotidienne est le prélude d’un défaut qui ne pourra être évité que par le succès des négociations avec les créanciers privés ».

L’économiste estime que l’offre qui leur a été faite est « raisonnable », mais s’attend à d’intenses négociations entre le gouvernement argentin et les créanciers : « Le moratoire de trois ans sera au cœur de ces discussions durant les prochaines semaines. Ne rien toucher pendant toute cette période peut être problématique pour les créanciers. » Ceux-ci doivent en théorie répondre à la proposition de Buenos Aires sous vingt jours.

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