Faute d’équipements, les médecins iraniens durement frappés par le Covid-19

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Des médecins et des infirmières urgentistese transfèrent un patient atteint par le Covid-19, à Téhéran, le 30 mars.
Des médecins et des infirmières urgentistese transfèrent un patient atteint par le Covid-19, à Téhéran, le 30 mars. WANA NEWS AGENCY / via REUTERS

La liste des médecins morts du Covid-19 autour d’elle est si longue que Sahar, médecin à Racht, dans le nord de l’Iran, se perd dans les chiffres. « Dans notre hôpital, il y a eu un médecin urgentiste qui est mort, glisse-t-elle, s’exprimant sous un pseudonyme, comme les autres médecins contactés par Le Monde. Dans d’autres hôpitaux de la province, il y a eu les médecins Mohammad Mohammadi, Vahid Monsef, Reza Koochaknia, plus deux infirmiers, eux aussi décédés. Deux des spécialistes d’anesthésie de notre hôpital ont été, eux, intubés. Dans la ville d’Anzali aussi, il y a eu trois médecins intubés. Et j’en oublie certainement. Je ne sais plus si c’est 24 décès ou 15 dans notre province. »

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Au plus fort de l’épidémie en Iran, fin février et début mars, pas un jour ne passait sans que le nom d’un médecin, d’un infirmier, d’un aide-soignant et d’un membre du personnel d’un centre médical tué par le coronavirus, ne circule sur les réseaux sociaux. Le ministère iranien de la santé évoque 42 soignants morts jusqu’au 25 mars. Les sites iraniens d’information basés à l’étranger ont, de leur côté, dressé une liste de 99 décès pour une période allant jusqu’au 4 avril.

« L’arrivée du virus nous a été cachée »

Officiellement, le bilan global en Iran est de 4 869 décès et de 77 995 malades confirmés. Pourtant, depuis plusieurs jours, les déclarations citant des chiffres beaucoup plus importants se multiplient de la part d’autres responsables iraniens. Selon Nahid Khodakarami, membre du conseil municipal de la ville de Téhéran, entre 70 et 100 personnes meurent chaque jour à cause du Covid-19, seulement dans la capitale. Le centre de recherche du Parlement iranien a aussi publié, le 14 avril, un rapport dans lequel le bilan des décès est estimé deux fois supérieur au chiffre officiel.

Comme d’autres médecins consultés par Le Monde, Reza, travaillant à Téhéran et dans le sud-ouest du pays, ne croit pas aux chiffres officiels. Pour ce jeune Iranien, si la mortalité parmi le personnel médical en Iran à cause du Covid-19 est plus élevée qu’ailleurs, c’est parce que « l’arrivée du virus nous a été cachée. Les médecins ne savaient pas que l’épidémie était en train de gagner rapidement du terrain. Ils continuaient donc, sans protection, à voir leurs patients, parfois jusqu’à une centaine par jour. »

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Soheil, également médecin et travaillant dans l’un des centres consacrés au traitement du Covid-19 dans la capitale, témoigne du manque d’équipements nécessaires pour le traitement des patients atteints du Covid-19. « J’achète moi-même ma combinaison de protection, mon masque et mes gants, car l’hôpital n’a pas assez de réserve. Cela me coûte 225 000 tomans [15 euros] par jour, explique-t-il. Mon salaire mensuel à l’hôpital, équivalant à 60 euros par mois, ne couvre même pas mes dépenses en matériels de protection. Je puise donc dans mes économies et dans ce que je gagne de ma pratique personnelle dans mon cabinet. »

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