Un transfuge nord-coréen candidat aux législatives au Sud

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Le transfuge nord-coréen Thae Yong-ho, candidat conservateur aux législatives sud-coréennes, dans le quartier de Gangnam, à Séoul, le 6 avril.
Le transfuge nord-coréen Thae Yong-ho, candidat conservateur aux législatives sud-coréennes, dans le quartier de Gangnam, à Séoul, le 6 avril. ED JONES / AFP

Rien ne le distingue à première vue des autres candidats. En blouson de la couleur rose de sa campagne sur une estrade devant un écran géant, il harangue les passants du quartier de Gangnam, à Séoul, circonscription dont il brigue le siège aux élections législatives du mercredi 15 avril. Pourtant, Thae Yong-ho a passé l’essentiel de sa vie à défendre l’autre Corée, au nord du 38e parallèle. L’ancien officiel effectuait une brillante carrière dans l’appareil diplomatique nord-coréen, qui l’a mené au poste de numéro deux de l’ambassade de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à Londres, d’où il a fait défection avec sa famille au cours de l’été 2016.

Son arrivée à Séoul avait d’emblée été politique. La présidente conservatrice d’alors, Park Geun-hye, était sur le point d’être destituée pour trafic d’influence. D’habitude forte dans ce pays nourri à des décennies de menace communiste voisine, la droite était exsangue. Thae Yong-ho s’avérait utile pour raconter au monde que le régime de Kim Jong-un n’était pas un interlocuteur fiable, car déterminé à ne jamais renoncer à l’arme nucléaire, alors que dans l’opposition le progressiste Moon Jae-in proposait le dialogue avec Pyongyang. Le transfuge était mis en avant par des services de renseignement très politisés.

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Trois ans plus tard, la politique d’apaisement du président Moon Jae-in donne des résultats mitigés : la Corée du Nord a cessé ses essais nucléaires et lancements de missiles intercontinentaux, mais elle a repris ses tirs à courte portée ; Pyongyang n’a pas trouvé de point d’entente avec Washington, et le dialogue est retombé au point mort. Voilà donc Thae Yong-ho, l’un des plus fervents critiques de cette diplomatie, qui se lance maintenant ouvertement dans l’arène politique. Pour la formation conservatrice d’opposition bien entendu, le Parti du Futur uni.

Situation socialement difficile

S’il est élu, Thae Yong-ho ne sera pas le premier transfuge à faire son entrée au Parlement du Sud. En 2012, un ancien professeur de l’université Kim-Il-sung ayant fait faux bond à son pays dix-huit ans plus tôt avait été élu député, là aussi à droite.

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D’autres réfugiés au Sud se sont cette année lancés dans la campagne, mais ont peu de chances de percer sans le soutien d’un parti majeur. Ils ont choisi de lancer leur propre formation, le Parti de l’unification Sud-Nord, dans l’espoir de faire davantage entendre les plus de 33 000 personnes parvenues à fuir le Nord et arriver jusqu’au Sud – généralement via la Chine et des pays tiers, la Mongolie ou des Etats d’Asie du Sud-Est. Car ces réfugiés n’ont souvent ni la formation ni la psychologie pour réussir dans une société capitaliste particulièrement compétitive. Si la plupart d’entre eux préfèrent le plus grand anonymat afin de protéger leurs proches restés en RPDC, ceux qui s’expriment publiquement sont généralement critiques de l’administration Moon. Ils la jugent trop conciliante avec le Nord et lui reprochent de mettre en sourdine leurs préoccupations, dérangeantes puisqu’elles rappellent que la Corée du Nord est un pays que l’on fuit.

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