Malgré le coronavirus et le confinement à Moscou, la procédure contre Baring Vostok continue

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Le banquier français Philippe Delpal, à Moscou, le 10 février.
Le banquier français Philippe Delpal, à Moscou, le 10 février. ALEXANDER NEMENOV / AFP

A cause du coronavirus, tout Moscou se confine. Mais, jour après jour, le banquier français Philippe Delpal, pris au piège depuis plus d’un an dans l’affaire Baring Vostok, est contraint de se rendre au comité d’enquête. Dans une pièce de 12 m2, où, parmi la demi-douzaine de personnes présentes, il est le seul avec son traducteur à porter masque et gants, il doit pendant plusieurs heures prendre connaissance du dossier. Cette longue lecture, 80 tomes de 250 pages chacun, ne revêt pourtant aucun caractère urgent.

Conduit en voiture depuis son domicile où il vit assigné à résidence, Philippe Delpal multiplie les précautions, nettoyant au gel désinfectant tout ce qu’il touche. Aucune distanciation sociale n’est respectée. Alors que la pandémie a mis sous cloche une grande partie de Moscou, y compris dans le système judiciaire, les avocats ont demandé la suspension de la procédure jusqu’à la fin du confinement. Mais l’enquêtrice en chef, Ludmila Samoilenko, en a décidé autrement : la procédure contre Baring Vostok doit se poursuivre.

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L’affaire, dénoncée par les milieux libéraux, car elle a jeté un froid sur le climat économique en Russie, vise le plus ancien et renommé fonds d’investissement du pays. Parmi les sept prévenus, tous liés au fonds, deux Occidentaux : Philippe Delpal, chargé des services financiers, et Michael Calvey, le fondateur américain, arrêté, comme lui, le 14 février 2019.

« Absurdité » des accusations

Tous deux ont dénoncé « l’absurdité » des accusations d’« une enquête à charge » lancée par l’un de leurs anciens alliés. Le banquier de mauvaise réputation Artem Avetisyan, avant un arbitrage à Londres s’annonçant défavorable sur un différend commercial avec le fonds, est soupçonné d’avoir usé d’un contact haut placé dans les structures de sécurité pour, au pénal, à Moscou, régler ce litige.

Les dirigeants de Baring Vostok se sont retrouvés poursuivis pour fraude. Mais, face à la faiblesse des preuves, l’enquêtrice en chef a requalifié la mise en accusation. Ludmila Samoilenko parle désormais de détournement, crime passible de dix ans de prison. Au tribunal, Philippe Delpal a expliqué qu’il n’avait jamais approuvé les transactions en cause et rappelé qu’il n’était ni actionnaire ni bénéficiaire des fonds Baring Vostok. Dans l’attente de l’envoi du dossier au procureur général, a priori en juin, puis du procès, les pressions psychologiques sur les détenus se sont multipliées.

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La défense espérait que les montées au créneau de personnalités économiques et les interventions politiques feraient fléchir le comité d’enquête. Interrogé sur le cas Delpal, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dénoncé « une épine » affectant les relations franco-russes. A plusieurs reprises, le président Emmanuel Macron en a parlé au chef du Kremlin, Vladimir Poutine. Certains, dans les milieux économiques, espéraient que sa venue à Moscou pour les commémorations de la fin de la seconde guerre mondiale, le 9 mai, sur la Place rouge, créerait une dynamique favorable. Un déplacement désormais remis en cause par la crise liée au coronavirus.

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