En Syrie, des opposants dénoncent « l’instrumentalisation » de l’OMS par le régime

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La défense civile syrienne vaporise du désinfectant sur les tentes d’un camp de déplacés près de la ville de Maaret Misrin, dans la province d’Idlib, le 9 avril 2020.
La défense civile syrienne vaporise du désinfectant sur les tentes d’un camp de déplacés près de la ville de Maaret Misrin, dans la province d’Idlib, le 9 avril 2020. MUHAMMAD HAJ KADOUR / AFP

Hôpitaux sous-équipés, système sanitaire en lambeaux, camps de déplacés surpeuplés : le nord de la Syrie, d’Idlib, à l’ouest, à Kamechliyé, à l’est, réunit beaucoup de conditions propices à la propagation du coronavirus. Si aucun cas de contamination n’y a pour l’instant été recensé, le personnel médical et humanitaire de ces régions, hors du contrôle du régime syrien, où s’entassent 7 à 8 millions de personnes, s’active comme si l’épidémie était sur le point d’éclater. Une course contre la montre est engagée, dans laquelle l’OMS ne brille pas véritablement par sa rapidité.

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Alors que l’Organisation a fourni des tests au gouvernement de Damas dès le début du mois de mars, les responsables médicaux d’Idlib ont dû attendre près de trois semaines supplémentaires pour être livrés, par le poste-frontière turc de Bab Al-Hawa. Cette région, où prévaut un fragile cessez-le-feu depuis un mois et demi, est dominée par le groupe Hayat Tahrir Al-Cham, une formation islamiste radicale.

La situation est encore plus problématique dans le Nord-Est, la zone autonome kurde, qui n’a reçu aucun test. Des liaisons aériennes existent pourtant entre Kamechliyé et Damas, siège de l’OMS en Syrie. Mais le gouvernement syrien ne semble pas pressé de laisser les experts onusiens se rendre dans la capitale du Rojava, le Kurdistan syrien. Dans une lettre ouverte, 39 ONG présentes dans le nord du pays ont exhorté l’Organisation à accroître son aide au plus vite.

« Encre sur du papier »

« Le risque sanitaire auquel nous faisons face est aggravé par la lenteur de l’OMS, son fonctionnement bureaucratique et les pressions que le régime exerce sur elle, déplore Mohammed Hassno, le directeur d’ACU (Assistance Coordination Unit), la tour de contrôle humanitaire du Nord syrien. Le plan d’action qui a été élaboré début mars n’est que de l’encre sur du papier. » Finalisé avec l’OMS, ce plan prévoit notamment la réorganisation de trois hôpitaux, pour accueillir les malades du Covid-19, et la création de 28 centres de quarantaine. Mais, un mois et demi plus tard, la mise en œuvre a à peine commencé.

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« Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour consolider les préparatifs dans le Nord-Ouest, mais nous travaillons dans des circonstances extrêmement difficiles, répond Hedinn Halldorsson, porte-parole de l’OMS. La décomposition du système de santé de cette région, conséquence de neuf années de guerre et des déplacements de population massifs, nous pose de nombreux défis. » Ces explications sont rejetées par le chercheur Mazen Gharibah, coauteur d’une étude sur la Syrie et le coronavirus récemment publiée par la London School of Economics (LSE), qui dénonce « l’instrumentalisation » de l’Organisation par Damas.

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