« En Europe, il nous faudra développer un modèle de prospérité nouveau »

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Au Parlement européen, le 26 mars à Bruxelles.
Au Parlement européen, le 26 mars à Bruxelles. ARIS OIKONOMOU / AFP

La crise due au nouveau coronavirus frappe le monde de plein fouet. Ses conséquences sont universellement dramatiques. Nous souffrons, nous pleurons nos victimes. La crise teste les limites de nos sociétés. Nous sommes mis à l’épreuve : nous n’en avions jamais connu de pareille en temps de paix. La lutte contre la pandémie est la première des priorités. C’est un test pour la solidarité européenne et pour nos institutions, mobilisées dès le début de la crise pour déployer des mesures de protection à la hauteur des enjeux.

Nous tenons à saluer et à soutenir les actions menées par les gouvernements, les institutions européennes, les autorités locales, les scientifiques, les soignants, tous les volontaires, les citoyens et les acteurs économiques. La crise dure, mais elle aura une fin. En luttant ensemble, nous vaincrons. Dans cette situation d’une extrême difficulté, nous vivons un choc inédit pour l’économie et les travailleurs. Une réponse forte et coordonnée sur la durée est indispensable.

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Nous saluons les prises de position des leaders européens qui affirment vouloir faire « tout ce qui est nécessaire » pour contrer les conséquences sociales et économiques de la crise. Toutefois, il faudra aussi agir à plus long terme. Après la blessure de la crise viendra le temps de la reconstruction. Avec lui, nous aurons l’opportunité de repenser nos sociétés. Il nous faudra développer un modèle de prospérité nouveau, compatible avec nos besoins et nos priorités.

La guérison économique nécessitera des investissements massifs pour protéger des emplois et en créer de nouveaux, soutenir les entreprises, les régions et les secteurs qui souffrent de l’arrêt forcé et soudain de l’activité. Ces investissements doivent permettre l’émergence d’un modèle économique plus résilient, plus protecteur, plus souverain. Ce sont justement les principes sur lesquels repose la transition écologique.

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La transformation vers une économie neutre en carbone, des systèmes agricoles plus durables et la protection de la biodiversité ont le potentiel pour créer rapidement des emplois, de la prospérité et améliorer la qualité de vie des citoyens. C’est ainsi que nous construirons des sociétés plus résilientes. Il ne s’agira pas de recréer une économie ex nihilo.

Au cours des dix dernières années, de nouvelles technologies ont été développées et les chaînes de valeurs se sont transformées. Le coût de la transition s’est massivement réduit, par exemple dans les énergies renouvelables, le développement de la mobilité « zéro émission », l’agroécologie, l’efficacité énergétique, etc. Il y a dix ans, en 2009, après la crise financière, nous n’avions pas encore fait la preuve de la rentabilité de la rénovation thermique des logements, les voitures sans émissions n’étaient que des prototypes, l’énergie éolienne coûtait trois fois plus cher qu’aujourd’hui, le solaire sept fois plus.

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