Le « trumpisme » au révélateur du Covid-19

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Boris Séméniako

A ceux qui, trois ans après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, s’interrogeraient sur les fondements du « trumpisme », la gestion de la pandémie dûe au coronavirus par le président des Etats-Unis pourrait donner quelques éléments de réponse. Entre déni de réalité, recherche d’un bouc émissaire, omniprésence dans les médias, éviction des voix discordantes, approche politicienne, isolationnisme et vision court-termiste face au plus grand défi sanitaire de ces dernières décennies, M. Trump a, au cours des semaines passées, donné à voir quelques-uns des aspects qui façonnent sa présidence depuis janvier 2017.

Un mandat qui a confirmé ce que politistes et historiens pressentaient lors de son accession au pouvoir : le trumpisme ne se résume ni à une idéologie ni à une philosophie. Mais un mode de gouvernance se dégage néanmoins, marqué par l’extrême polarisation de la société américaine : « Donald Trump gouverne avec un mélange de néoconservatisme et de politique d’extrême droite, en utilisant un langage fortement nationaliste, populiste et autoritaire », explique Cas Mudde, politiste néerlandais spécialiste des populismes, auteur de The Far Right Today (Polity Press, 2019, non traduit). Le trumpisme a aussi ceci de particulier qu’il a installé au plus haut niveau de l’Etat un « rejet des normes », considérées jusqu’à présent comme le standard des règles démocratiques aux Etats-Unis, estime pour sa part Sheri Berman, politiste spécialiste de l’histoire de la social-démocratie et professeure à la Columbia University.

16 241 mensonges ou affirmations erronées

Ainsi le lien ténu de M. Trump avec la vérité, de même que son mépris pour les faits et la science, ne sont plus à démontrer. Au troisième anniversaire de son arrivée au pouvoir, le 20 janvier, le président américain avait énoncé 16 241 mensonges ou affirmations erronées, selon un décompte vertigineux du Washington Post. Même sur un sujet aussi primordial que la santé de ses concitoyens, il a joué de sa capacité à tordre les faits : le Covid-19 va « disparaître, comme un miracle », claironnait-il le 27 février ; « On aura un vaccin très bientôt », a -t-il affirmé, le 2 mars, quand tous les experts tablent sur des recherches pouvant prendre au moins un an. « Tous les Américains peuvent se faire tester », assurait-il, le 7 mars, avant d’affirmer le 15 que, « face à ce virus très contagieux, la situation [était] sous contrôle ». Les Etats-Unis comptaient déjà leurs morts. Ils sont, depuis, devenus l’épicentre de la pandémie.

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