l’Iran met fin au confinement pour éviter l’effondrement économique

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Les boutiques fermées du bazar de Tajrish dans le nord de Téhéran, le 4 avril.
Les boutiques fermées du bazar de Tajrish dans le nord de Téhéran, le 4 avril. VAHID SALEMI / AP

Entre les risques pour la santé publique et ceux d’un effondrement économique, le président iranien Hassan Rohani a fait son choix. Malgré un danger d’accélération de la propagation du Covid-19, la République islamique s’oriente vers la reprise à très court terme de ses activités économiques, suscitant l’inquiétude des personnels soignants dans le pays, alors que la pandémie n’y est pas maîtrisée.

« Avant, la lutte [contre le coronavirus] se faisait en restant chez soi. Aujourd’hui, elle se fait en reprenant les activités économiques. Nous n’avons pas d’autre voie en face de nous », a résumé M. Rohani, mercredi 8 avril, lors de sa réunion hebdomadaire avec le cabinet.

Ainsi, à partir du samedi 11 avril, deux tiers des activités dites « à faible risque » reprendront en Iran, sauf dans la province de Téhéran, qui attendra une semaine de plus. La décision a été prise alors que le bilan officiel annoncé mercredi est de 3 993 morts et 64 586 cas confirmés. Selon les médecins consultés par Le Monde, ces chiffres sont largement sous-estimés.

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La décision du président Rohani survient alors que l’économie iranienne est en très grande difficulté à cause, notamment, des sanctions américaines et de la chute importante des cours du pétrole dont Téhéran parvient encore à exporter de faibles quantités malgré ces sanctions. Dans le contexte de la crise sanitaire et pour la première fois depuis 1960, l’Iran a demandé au Fonds monétaire international un prêt de 5 milliards de dollars (environ 4,6 milliards d’euros). Les Etats-Unis s’y opposent, accusant Téhéran de vouloir utiliser cet argent pour ses « activités terroristes » dans la région, selon la porte-parole du département d’Etat des Etats-Unis Morgan Deann Ortagus.

Des dépenses nouvelles

La relance d’une grande partie des activités économiques en Iran intervient après deux semaines au cours desquelles de nombreux commerces ont fermé. Depuis le 27 mars, il est aussi interdit de se déplacer d’une ville à l’autre. Faute d’aide concrète du gouvernement qui puisse compenser les pertes de revenus, les travailleurs indépendants ont été nombreux à reprendre leurs activités sans attendre les déclarations du président Rohani, dès le début de la semaine, samedi 4 avril.

Il est impossible pour certains de faire autrement. Esfandiar, jeune Iranien joint par Le Monde prend l’exemple de son père, vendeur de pièces détachées automobiles à Ispahan, pour expliquer les difficultés économiques infligées à de nombreuses personnes par le confinement : « Aucun revenu en une vingtaine de jours avec le loyer du magasin et la paie de l’employé à payer, sept personnes à nourrir à la maison. Il ne pouvait pas tenir plus longtemps. » L’épidémie implique aussi des dépenses nouvelles : « En plus du budget quotidien, on doit ajouter l’achat de masques, de gants et de produits désinfectants pour les mains, tous très chers… »

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