en Belgique, la colère noire du monde médical

0
153

[ad_1]

A la polyclinique Klinicare, à Bruxelles, le 6 avril.
A la polyclinique Klinicare, à Bruxelles, le 6 avril. Francisco Seco / AP

C’est une fameuse colère, et elle s’exprime par la voix du docteur Philippe Devos, qui dirige une unité de soins intensifs à Liège. Ce professionnel, président de l’Association belge des syndicats médicaux (Absym), affirme au Monde que « les hôpitaux n’ont jamais pu vraiment compter sur l’Etat » et que la crise actuelle démontre le manque de prévoyance d’un pays qui compte, pourtant, entre Etat fédéral, régions et Communautés, six ministres en charge de la santé.

« Nous continuons à manquer de tout : tabliers, respirateurs, masques chirurgicaux et masques de protection FFP2 », déclare ce médecin, qui a été lui-même contaminé par le coronavirus. Aujourd’hui, alors qu’un communiqué officiel transmis récemment à la presse affirmait l’inverse, c’est une pénurie de médicaments qui se fait jour :

« On nous demande d’envoyer un courriel deux jours avant l’épuisement de nos stocks et, au bout de cinq jours seulement, on nous annonce qu’un camion de livraison est en route… Nous devons donc suspendre des traitements, les modifier, où écraser des cachets, comme au temps où les perfusions n’existaient pas ! ».

Un cri d’alarme, parmi beaucoup d’autres, qui contraste avec les propos apaisants de la ministre de la santé, la libérale flamande Maggie De Block. Elle est accusée d’avoir minimisé les risques et d’envoyer des messages rassurants alors que la pénurie − notamment de masques − est devenue une véritable saga.

« Cacophonie officielle »

L’épisode le plus marquant a été l’annonce de la destruction de 6 millions de masques pourtant promis aux médecins. Cette « réserve stratégique » avait, en réalité, été détruite en 2017 ou 2018 : les masques étaient périmés, leurs élastiques en tout cas. La ministre De Block avait décidé de ne pas les remplacer, afin de « ne pas gaspiller l’argent des contribuables ».

Lire aussi Coronavirus : la Belgique, toujours en manque de masques, possédait un stock important mais l’a détruit

« Irresponsable », a jugé Rudy Demotte (PS), l’un des prédécesseurs de Mme De Block à la tête du département de la santé. Entre 2003 et 2007, il avait commandé 38 millions de masques, dont 6 millions de FFP2.

Il a ensuite été découvert qu’une commande effectuée en Turquie avait échoué en raison d’une fraude. Puis, d’autres masques, en provenance de Chine, et promis aux soignants, se sont révélés d’une qualité insuffisante.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Belgique, la crise du coronavirus révèle de façon inattendue la première ministre

Mme De Block, médecin généraliste de profession, a été souvent critiquée pour sa volonté de limiter la croissance du budget de son département. Son cabinet conteste toutefois qu’elle ait voulu faire des économies en renonçant à commander des matériels essentiels. Elle aurait seulement souhaité « une réflexion approfondie » sur le meilleur moyen de s’en procurer.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: