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GILLES SABRIE POUR “LEMONDE”
ReportageL’activité reprend lentement dans l’épicentre de la pandémie, mais les contrôles restent stricts et le traçage numérique est systématique.
Ce fut un concert de klaxons : après minuit, dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 avril, les barrières qui fermaient les routes reliant Wuhan au reste de la Chine ont été levées. Plus de contrôles. La liberté pour les 11 millions de Wuhanais et de visiteurs coincés dans l’épicentre de l’épidémie due au coronavirus depuis soixante-seize jours.
Le lendemain matin, vers huit heures, le flot de véhicules est continu. Face à des dizaines de journalistes invités par la ville à constater l’ouverture, un policier ordonne aux employés de lever des barrières, qui bloquaient parfois ceux qui n’avaient pas renouvelé leur passe électronique. Pas question de gâcher le moment. Deux heures plus tôt, à 6 h 25 à la gare de Hankou, dans le centre de Wuhan, le premier train ouvert au grand public quittait la ville, emportant quelques dizaines de passagers vers Jinzhou, dans le nord-est du pays.
Un jeune homme, cheveux collés sur le front, vient de passer deux mois et demi cloîtré dans un dortoir avec quinze autres cuistots du restaurant qui l’emploie. Privé de Nouvel An lunaire en famille par le virus, il va enfin pouvoir rentrer dans sa ville d’origine, plus loin dans le Hubei, la province de Wuhan. « Je me suis senti seul, loin de ma famille. Je me suis beaucoup ennuyé aussi », témoigne le jeune homme, qui ne donne que son nom de famille, Liu.
Devant la gare, quelques centaines de passagers s’affairent. Emmitouflée dans une combinaison de protection blanche, une grand-mère aide son petit-fils à fermer sa propre combinaison avant d’ajuster son masque et ses lunettes de ski. « C’est mon fils qui nous a acheté ces combinaisons, parce que, le petit et moi, nous sommes plus fragiles. On est tellement contents de pouvoir rentrer ! », témoigne la grand-mère, Bai Cuixiang, qui s’apprête à partir pour Shanghaï, où travaillent son fils et sa belle-fille. Le petit garçon, 7 ans, a fait l’école à distance depuis deux mois « mais, à son âge, c’est difficile de le garder concentré », raconte la grand-mère.
Sur le qui-vive
Pour entrer dans la gare, ils doivent tendre le poignet à des employés qui prennent leur température, et faire scanner un code QR sur leur smartphone : s’ils n’ont pas été en contact avec des personnes contaminées, le programme produit un code vert. S’il est rouge, les personnes doivent rester à l’isolement quatorze jours, par précaution. Le système du code QR est utilisé partout dans la ville. Pour entrer et sortir des résidences, mais aussi dans le métro, le bus, et tous les lieux publics, les parcs. Jusque dans de simples épiceries, le sésame est exigé.
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