Le général Gaïd Salah, homme du sérail, voix et visage du pouvoir algérien

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Porté au sommet de l’armée par le clan présidentiel, le militaire de 79 ans a su faire le ménage autour de lui et se maintenir comme chef d’état-major depuis quinze ans.

Par Madjid Zerrouky Publié aujourd’hui à 11h10, mis à jour à 11h10

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Avec Jean-Yves Le Drian, alors ministre français de la défense, en 2014.
Avec Jean-Yves Le Drian, alors ministre français de la défense, en 2014. FAROUK BATICHE / AFP

C’est l’un des paradoxes de la fin du règne du président Abdelaziz Bouteflika. L’homme qui se méfiait des généraux s’est effacé par la force de la maladie devant le premier d’entre eux. A partir de 2013, le chef d’état-major, Gaïd Salah, est devenu le visage et la voix du pouvoir. « Il a remplacé Bouteflika dans la fonction de principal animateur du journal télévisé et s’est imposé médiatiquement. Bien plus que les autres personnalités du système », résume Akram Kharief, journaliste algérien spécialisé dans les questions de défense. Un positionnement observé des deux côtés de la Méditerranée.

Pour l’Elysée, si le frère du chef de l’Etat, Saïd, conseiller spécial du président, détient la légitimité du sang au sein du clan au pouvoir à Alger, c’est bien Gaïd Salah qui tient les rênes dans une séquence du pouvoir qualifiée, à Paris, de « phénomène à la Castro ». Pour le pouvoir français, pas de doute, c’est lui le patron de l’armée, qui contrôle aujourd’hui les principaux leviers du pays. Et c’est aussi ce même homme qui plaidait, il y a peu encore, pour un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, tant que sa succession n’était pas organisée.

Vu de Paris, Gaïd Salah porte plus globalement la ligne « dure » dans la lutte contre le terrorisme. Mais en refusant la participation de l’Algérie dans les opérations militaires au Sahel, il incarne la thèse du « glacis » à l’intérieur des frontières, défendant la ligne d’un pays jaloux de sa souveraineté, entretenant des relations empreintes de méfiance envers l’étranger et plus particulièrement vis-à-vis de la France, estime-t-on au sein du gouvernement français.

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Qui est cet homme qui doit tout au clan présidentiel ? C’est en effet ce cercle qui l’a hissé au sommet de l’armée en 2004, au détriment de son prédécesseur, le général Mohamed Lamari, soupçonné de faire de l’ombre à un président qui avait juré ne jamais devenir le « jouet » des militaires.

Selon les récits d’officiers qui ont désormais quitté leurs fonctions, Gaïd Salah était pourtant bien promis à la retraite en 2003. Or, seize ans après, il est toujours là, battant, à son poste de patron incontesté et incontestable de l’armée, unanimement craint de ses pairs.

« Un très bon communicant »

« Au départ, Gaïd Salah était assez peu considéré, du fait d’une absence de faits d’armes reconnus, contrairement à d’autres officiers de sa génération, explique le journaliste Akram Kharief. Son engagement pendant la guerre de libération est peu connu. Les zones placées sous son commandement ont été peu affectées par le terrorisme [dans les années 1990]. Mais il a compensé ses faiblesses par son activisme sur le terrain. »

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