Dans les bidonvilles du monde entier, l’impossible confinement

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Un bénévole distribue des produits de première nécessité à des familles du bidonville Vila Kennedy à Rio de Janeiro, le 2 avril.
Un bénévole distribue des produits de première nécessité à des familles du bidonville Vila Kennedy à Rio de Janeiro, le 2 avril. RICARDO MORAES / REUTERS

Des policiers ougandais qui blessent par balles deux hommes tentant d’échapper aux mesures de confinement. Ou encore des policiers indiens qui frappent avec leurs matraques, parfois jusqu’à la mort, des habitants qui sortent de chez eux, ou qui les humilient en public. Dans les bidonvilles du monde entier, les mesures de confinement s’accompagnent de violences et, parfois, d’un déploiement de l’armée pour les faire respecter. « Imposer aux habitants le confinement, cela revient à les laisser mourir de faim », souligne W. Gyude Moore, ancien ministre des travaux publics au Liberia et chercheur au Center for Global Development.

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Les habitants ont besoin de sortir de chez eux, ne serait-ce que pour aller chercher de l’eau et pouvoir se laver les mains. Pour travailler, ensuite : seule la paie journalière permet de se nourrir. Les travailleurs dits « précaires » ou journaliers représentent entre 50 et 80 % de la population active dans les pays à bas et moyens revenus. Pour eux, ce n’est pas seulement la distanciation sociale qui permet de survivre, mais aussi la solidarité de la famille ou de la communauté.

« Le logement est devenu la protection première contre le coronavirus. Le domicile a rarement autant été une question de vie ou de mort » Leilani Farha, rapporteuse des Nations unies

Le tiers de la population urbaine de la planète, celle qui vit dans des bidonvilles surpeuplés, est la plus menacée par le virus du Covid-19. « Le logement est devenu la protection première contre le coronavirus. Le domicile a rarement autant été une question de vie ou de mort », a déclaré le 18 mars Leilani Farha, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à un logement convenable. Une situation d’autant plus préoccupante que ces campements informels manquent de centres de soins et concentrent des populations à la santé précaire, souffrant de malnutrition ou d’autres épidémies telles que la tuberculose. La fermeture des écoles, au-delà des conséquences sur l’éducation, menace de malnutrition des millions d’élèves en les privant de repas scolaires. « Les risques de maltraitance et d’exploitation sur les filles et les garçons sont plus élevés que jamais », s’inquiète l’Unicef. Aux Philippines, le confinement a également entraîné la suspension de campagnes de vaccinations antipolio.

Autre menace : l’arrêt de l’aide alimentaire ou humanitaire

Dans les camps de réfugiés, une autre menace se profile : l’arrêt de l’aide alimentaire ou humanitaire. Le Conseil norvégien pour les réfugiés dit avoir perdu le contact avec 300 000 bénéficiaires de ses programmes au Moyen-Orient et s’inquiète des restrictions de mouvements dues aux fermetures des frontières, compromettant la distribution d’aide, y compris de savon, d’eau ou encore de kits hygiéniques. Sans parler du coût de transport de l’aide matérielle qui a explosé avec la réduction du trafic aérien et maritime. « Si les travailleurs humanitaires ne peuvent plus déployer une aide d’urgence à cause des mesures de confinement, les approvisionnements vitaux seront interrompus et les personnes déplacées perdront leur unique source de subsistance », a déclaré Jan Egeland, le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés.

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