« Ma petite-fille est désormais sous le drapeau de la République française, c’est tout ce qui compte »

0
338

[ad_1]

Fatima A., 49 ans, est l’une des premières françaises à pouvoir se réjouir du retour vendredi d’un de ces enfants de djihadistes rentrés de la zone irako-syrienne.

Par Elise Vincent Publié aujourd’hui à 08h21, mis à jour à 08h26

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Fatima A. se rejouit à l'idée de retrouver sa petite-fille Lina, exfiltrée de Syrie. Photographiée ici dans les locaux de son avocate, le 18 mars.
Fatima A. se rejouit à l’idée de retrouver sa petite-fille Lina, exfiltrée de Syrie. Photographiée ici dans les locaux de son avocate, le 18 mars. CAMILLE MILLERAND POUR LE MONDE

C’est une jeune grand-mère de 49 ans qui cherche encore ses mots entre un mélange de sourires et de larmes. Une femme en « renaissance », comme elle se décrit, depuis qu’elle a appris, vendredi 15 mars, que sa petite-fille âgée de 5 ans faisait partie des premiers enfants de djihadistes rapatriés des camps du Kurdistan syrien. Depuis le départ de son fils pour la Syrie en 2012, Fatima A. (elle a souhaité conserver l’anonymat), a toujours gardé le silence sur cette absence atypique d’une fillette qu’elle n’a pas vu naître. Mais ce lundi 18 mars, elle a finalement accepté pour la première fois de se raconter.

Lire aussi La France a rapatrié de Syrie cinq enfants orphelins de djihadistes

Pour l’occasion, elle a préféré le cadre du cabinet de son avocate, Me Samia Maktouf. Trop tôt pour ouvrir les portes de son domicile, a-t-elle jugé : une résidence dans un quartier pavillonnaire de banlieue parisienne où cette ex-employée dans le secteur de la logistique vit avec son mari et ses trois garçons âgés de 8 ans, 11 ans, et 18 ans. Fatima A. n’a de toute façon jamais osé anticiper un éventuel retour de la fillette en lui aménageant une chambre dans l’appartement. Rien à montrer donc. « Comme pour mon fils, j’ai toujours eu trop peur qu’on m’annonce qu’elle avait disparu », raconte-t-elle.

« On pratiquait modérément »

Chez Fatima A., le départ brutal de son aîné, Sofiane, pour la zone irako-syrienne, en 2012, demeure en effet un traumatisme. Le jeune homme était alors âgé de 20 ans. Il vivait avec ses parents sans difficultés, travaillait dans le bâtiment, aimait la boxe, la photographie et n’avait pas de casier judiciaire, selon sa mère. Dans cette famille d’origine algérienne, la pratique de l’islam se bornait à sa plus simple expression. « On vit en République française, on pratiquait modérément », précise Fatima A.

Mais un jour d’hiver 2012, son fils lui annonce qu’il part en vacances en Tunisie avec sa petite amie, une convertie de son âge. Mais au bout de deux semaines, Fatima A. comprend qu’ils se sont mariés religieusement sur place et que sa nouvelle belle-fille s’est mise à porter le voile intégral. Cette dernière fait un ultime aller-retour à Paris pour expliquer qu’ils vont s’installer dans ce nouveau pays. Fatima croit un temps qu’elle va pouvoir les raisonner. Mais très vite, c’est le silence. Puis c’est par un appel de Syrie, quelques semaines plus tard, que tout bascule : « Si, maman, on est parti… », lâche alors Sofiane au téléphone.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: