Samer Foz, l’homme d’affaires à qui la guerre a souri

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Par Benjamin Barthe

Syrie, année zéro (2/4). Alors que la guerre civile touche à sa fin, « Le Monde » se penche, dans une série d’articles, sur l’état du pays. Aujourd’hui : le nouveau nabab de Damas, qui a bâti sa fortune sur l’économie de guerre.

Les Syriens auxquels la guerre civile a souri sont une espèce rare. Samer Foz fait partie de cette caste pas toujours très recommandable. Il en est même le principal représentant.

Cet entrepreneur de 45 ans, qui gérait, avant le déclenchement du conflit, en 2011, un petit groupe familial spécialisé dans l’importation de ciment, passe aujourd’hui pour l’un des oligarques les plus puissants de Syrie. Inconnu des milieux d’affaires il y a huit ans, il domine désormais des pans entiers de l’économie nationale – ou du moins de ce qu’il en reste –, comme le négoce de blé, la production d’acier et l’assemblage automobile.

Dans une nation en ruine, Samer Foz s’est taillé un empire, au point d’être surnommé « le nouveau Rami Makhlouf », en référence au cousin du président Bachar Al-Assad, considéré, au début de la décennie, comme le commandeur de l’économie syrienne.

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Son ascension météorique, parallèle à la descente aux enfers de l’immense majorité de la population, résulte de plusieurs facteurs : sa proximité avec le clan au pouvoir, premier distributeur de prébendes ; son aisance à naviguer dans les eaux troubles de l’économie de guerre ; les sanctions internationales, pas toujours cohérentes, qui ont mis hors jeu bon nombre de ses concurrents, tout en l’épargnant jusqu’à très récemment. Riche en zones d’ombre, le parcours de ce quadragénaire, perçu comme cynique et opportuniste, est emblématique des combines qui ont sauvé le système Assad de la banqueroute.

L’homme naît en 1973 dans un foyer sunnite de Lattaquié, l’un des ports du littoral syrien, bastion de la communauté alaouite, sur laquelle Hafez Al-Assad, le père de Bachar, s’est appuyé pour prendre le pouvoir trois ans plus tôt. Le père de Samer Foz est pharmacien, et son oncle, petit cadre du Baas – le parti unique d’inspiration arabe nationaliste imposé par le nouveau chef de l’Etat.

Opportunisme

Au début des années 1990, le jeune Foz s’en va étudier à l’Université américaine de Paris, avant de poursuivre sa formation sur les campus de Boston (Massachusetts) et de San Diego (Californie). Dans une interview au Wall Street Journal, l’un des rares médias occidentaux à avoir réussi à l’approcher – la demande d’entretien du Monde est restée sans réponse –, il a confié que le goût des affaires lui était venu outre-Atlantique : « Aux Etats-Unis, tu peux vraiment devenir quelqu’un, mais, en France, tu ne peux pas. Tout est petit, petit, petit. » La pique est cocasse, car le gouvernement français, d’une certaine façon, est à l’origine de son envol économique.

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