La mort d’Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président syrien

0
91

[ad_1]

L’ancien vice-president syrien Abdel-Halim Khaddam, à Bruxelles, en 2011.
L’ancien vice-president syrien Abdel-Halim Khaddam, à Bruxelles, en 2011. Thierry Roge / REUTERS

L’ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, qui a servi le pouvoir baassiste pendant plus de trente-cinq ans, sous Hafez Al-Assad puis sous son fils Bachar, avant de s’exiler en France au milieu des années 2000 et de rallier l’opposition au régime de Damas, est mort mardi 31 mars à Paris, à l’âge de 87 ans.

Né le 15 septembre 1932, dans un foyer sunnite de la côte, il rejoint au début des années 1950 le Baas, petit parti panarabe, laïcisant et socialisant, qui étend peu à peu son influence et s’empare du pouvoir en 1963. Sa proximité avec l’un des instigateurs de ce coup d’Etat, l’ambitieux colonel Hafez Al-Assad, issu de la minorité alaouite, le propulse au cœur de l’appareil d’Etat.

Avocat de formation, il est nommé gouverneur de Hama et de Damas, puis ministre de l’économie à la fin des années 1960. Durant les déchirements que connaît à cette époque le Baas, il reste fidèle à Hafez Al-Assad, qui évince ses rivaux et prend le contrôle du pays en 1970. Abdel Halim Khaddam est récompensé de sa loyauté par un poste de ministre des affaires étrangères, qu’il conserve jusqu’en 1984.

Caution sunnite du régime

Cette année-là, il est promu à la fonction de vice-président. Caution sunnite d’un régime à dominante alaouite, il devient la voix de Hafez Al-Assad sur la scène internationale, notamment aux sommets de la Ligue arabe. Il gère parallèlement le jeu syrien au Liban, le pays voisin en pleine guerre civile, où Damas a déployé des troupes en 1976. Il noue des alliances avec tous les belligérants à tour de rôle, pour mieux les contrôler et asseoir sa domination sur cet Etat en lambeaux.

Lire aussi Abdel Halim Khaddam, l’ancien bras droit de Hafez Al-Assad

Dans les années 1990, Khaddam se rapproche de l’affairiste libanais Rafic Hariri, l’homme fort de l’après-guerre, avec lequel il se partage le gâteau de la reconstruction. Le proconsul syrien, « qui contrôle l’appareil judiciaire libanais, lève les obstacles juridiques aux entreprises de Hariri », tandis que celui-ci, devenu premier ministre, « facilite la participation occulte de Khaddam dans des secteurs en rapide expansion, comme la téléphonie mobile », écrit la politiste Elizabeth Picard dans Liban-Syrie, intimes étrangers (Actes Sud, 2016).

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Bachar El Assad forcé à gérer le lourd héritage de son père

En 1998, la décision de Hafez Al-Assad de confier le dossier libanais à son fils Bachar, qu’il prépare à prendre sa suite, amorce le déclin de Khaddam. En position pour revendiquer la succession, le numéro deux du régime syrien est contraint de suivre le mouvement. A la mort du « lion de Damas » en 2000, il assure l’intérim de la présidence pendant quelques semaines, le temps que Bachar Al-Assad soit élu. Gardien du temple baassiste, il participe à la mise au pas du « printemps de Damas », la brève phase de dégel démocratique qui a suivi la transition.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: