Les unités de réanimation, un service crucial pendant l’épidémie de Covid-19

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A l’hôpital Change d’Annecy, le 24 mars 2020.
A l’hôpital Change d’Annecy, le 24 mars 2020. TRISTAN REYNAUD

C’est l’un des objectifs exposés, dimanche 29 mars, par le ministre de la santé, Olivier Véran : faire passer le nombre de lits dans les services en réanimation de 5 000 avant le début de l’épidémie due au coronavirus à 14 500 sur ensemble du territoire. Aujourd’hui, on en compte 10 000. Dans la lutte contre l’épidémie, ces unités limitées faisant un usage intensif des soignants et du matériel médical sont indispensables pour limiter le nombre de morts. Elles se remplissent de malades du Covid-19 à un rythme croissant : sur 21 000 patients atteints du Covid-19 dans les hôpitaux français, plus du quart (5 100) était en réanimation lundi 30 mars selon les données officielles.

Le numéro deux du ministère de la santé, Jérôme Salomon, reconnaît que le nombre de patients en réanimation est sans doute « l’élément le plus important » pour « prédire notre capacité à prendre en charge les malades les plus graves ». Avec la pénurie de masques et de tests de dépistage, ces services sont aussi au centre du procès politique en impréparation qu’a commencé à esquisser l’opposition, les députés Les Républicains (LR) prévenant notamment que le sujet serait abordé lors de la constitution d’une commission d’enquête parlementaire à l’automne.

Lire la tribune : Les réanimateurs : « Aidez-nous en acceptant de participer à nos études de recherche clinique »
  • « On propose de la suppléance d’organe »

De manière générale, les services de réanimation accueillent les cas les plus graves, les patients dont la vie est en danger immédiat, que ce soit en raison d’un accident de la route (polytraumatisme), après une opération chirurgicale complexe ou en raison d’une maladie, comme dans le cas du Covid-19. « On va acheter du temps, on va proposer de la suppléance d’organe, c’est-à-dire que quand un organe ne fait pas son boulot, on va le remplacer : si le poumon est abîmé, le temps que les antibiotiques marchent, on va mettre un ventilateur », détaille le professeur Jean-Michel Constantin, du département anesthésie et réanimation de la Pitié-Salpêtrière, sur le site de la Société française d’anesthésie et de réanimation.

Dans le cas des patients atteints de Covid-19, un syndrome de détresse respiratoire aiguë peut déclencher l’hospitalisation en réanimation, même si un processus décisionnel particulier préside à toute décision de placement, a fortiori dans le cas actuel où la direction générale de la santé a émis des consignes de « priorisation de l’accès aux soins critiques dans un contexte de pandémie ».

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« La réanimation, ce sont de gros moyens et des traitements qui peuvent être très invasifs. Quand vous les instituez, l’objectif est que le patient survive dans de bonnes conditions et ressorte avec une autonomie et une qualité de vie raisonnables », souligne Alexandre Demoule, réanimateur à la Pitié-Salpêtrière (Paris 13e), interrogé par Le Monde.

  • Un ratio de soignants important, vingt-quatre heures sur vingt-quatre

Les services de réanimation sont ceux qui comptent le plus de personnel pour un patient : chaque infirmier ou infirmière s’occupe, au plus, de deux ou trois patients. Dans le barème de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’hospitalisation en réanimation rentre dans le champ des spécialités très coûteuses, dont le prix à la journée est fixé à 4 628 euros, pris en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles.

Le président de la Fédération de l’hospitalisation privée, Lamine Gharbi, résume dans un entretien au Monde :

« Pour monter un lit de réanimation, il faut des masques, des gants, des lunettes, un respirateur, des pousse-seringues, des médicaments, un médecin réanimateur et des infirmières. Il y a six paramètres : s’il en manque un seul, c’est fini. S’il manque des pousse-seringues − c’est le cas à Paris − la réanimation s’arrête, pareil s’il manque des masques. »

Des aides-soignants sont également mobilisés. Les patients graves du Covid-19 peuvent avoir besoin de deux à trois semaines en réanimation, une période longue qui explique aussi le risque de saturation.

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  • Un service adossé aux soins intensifs et à la surveillance continue

Dans la gradation des services hospitaliers, ces services sont adossés à deux autres types d’unités nécessitant elles aussi une mobilisation vingt-quatre heures sur vingt-quatre des soignants : les services de soins intensifs, quand la défaillance vitale est cantonnée à un seul type d’organe et les services de surveillance continue, qui constituent un niveau intermédiaire entre les unités de réanimation et les unités de soins classiques. Les services de surveillance continue accueillent notamment les patients n’ayant plus besoin d’assistance respiratoire, après un passage, réussi, en réanimation.

Selon le https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=268779343BD79F07E8D669505049C404.tplgfr31s_1?idArticle=LEGIARTI000006802921&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte=20020407&categorieLien=id&oldAction=&nbResultRech=”>”>code de la santé publique, une unité de réanimation comporte au minimum huit lits, six par dérogation, et elle ne peut exister que dans un hôpital comprenant au moins une unité de surveillance continue et une unité de soins intensifs accessible, sur place ou dans un établissement avec lequel une convention a été passée, ce qui explique que seuls les hôpitaux dépassant une taille critique possèdent un service de réanimation.

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