Huawei s’attend à « l’année la plus dure » de son histoire

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A Pékin, en août 2019.
A Pékin, en août 2019. FRED DUFOUR / AFP

Le géant chinois des télécommunications Huawei a publié, mardi 31 mars, ses résultats annuels. Sur le papier, ils sont bons : le chiffre d’affaires s’est élevé à 859 milliards de yuans (110 milliards d’euros), en progression de 19 %. Le bénéfice s’affiche, lui, en hausse de 5,6 %, à 62 milliards de yuans.

C’est pourtant avec une certaine gravité qu’Eric Xu, le président tournant du conglomérat, a commenté les performances de l’entreprise. A deux reprises, il n’a pas hésité à évoquer la question de la « survie » du groupe. « L’année 2019 est l’année la plus dure que nous ayons eue à traverser, et 2020 le sera plus encore », a-t-il déclaré.

Les défis que traverse la société sont multiples. Il y a celui lié à la conjoncture, avec la pandémie due au coronavirus. Même si le dirigeant a affirmé que les capacités de production étaient revenues à la normale en Chine, et que l’état des stocks permettait de faire face à la demande, il n’a pas exclu que sa chaîne d’approvisionnement puisse être perturbée à plus long terme. Il a également estimé probable que le déploiement des équipements 5G allait être retardé par cette crise sanitaire en Europe. Enfin M. Xu s’est inquiété des effets d’une probable récession économique, qui pourrait peser sur les dépenses de ses clients, particuliers (sur la partie vente de smartphones) comme opérateurs (sur la partie infrastructure des réseaux téléphoniques).

Les clients occidentaux particulièrement affectés

Et puis, il y a l’autre front qui préoccupe Huawei : les sanctions américaines qui le frappent depuis mai 2019. Arguant d’un danger pour la sécurité nationale, et sur fonds de tensions géopolitiques et de guerre commerciale avec la Chine, la Maison Blanche a placé Huawei sur une liste noire, qui interdit à de nombreuses entreprises américaines d’avoir des relations commerciales avec le groupe chinois.

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Conséquence de cette mesure, les derniers-nés des téléphones de la marque ne peuvent plus proposer la suite d’application Google, incluant des services aussi populaires que Gmail, Google Maps ou YouTube. Par ailleurs, l’administration américaine a aussi usé de toute son influence, ces derniers mois, pour dissuader de nombreux pays, à commencer par ses alliés, à recourir au groupe de Shenzhen pour les infrastructures 5G qu’ils s’apprêtent à déployer.

Avec un certain succès, selon M. Xu, qui a cité l’exemple d’opérateurs avec qui Huawei travaillait sur les précédentes générations de téléphone (3G, 4G…) en Australie, en Italie ou au Danemark, qui ont décidé de ne plus faire appel à la compagnie chinoise à l’heure de passer à la 5G. Les activités grand public sont également affectées. La privation de services tels que la suite Google affecte particulièrement les clients occidentaux. Les mesures américaines semblent avoir touché l’Europe, puisque la zone Europe Middle East & Africa (EMEA), n’affiche, sur 2019, qu’une croissance famélique de 0,7 % du chiffre d’affaires.

Une coûteuse contre-offensive

Huawei se livre depuis à une coûteuse contre-offensive. En communication, d’abord, pour rassurer ses clients. En recherche et développement ensuite. Le groupe chinois s’est notamment lancé dans d’importants investissements pour créer un écosystème aussi riche que ceux de Google et d’Apple pour ses smartphones. En 2019, l’entreprise a consacré 17 milliards d’euros à la recherche et développement, soit quelque 15 % de son chiffre d’affaires.

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Et de nouvelles difficultés s’annoncent. L’agence Reuters indique notamment que la Maison Blanche pourrait encore durcir ses sanctions contre l’entreprise chinoise. Pour M. Xu, cela reviendrait à « ouvrir la boîte de Pandore » et perturber toute l’industrie des télécommunications.

Déjà, Hauwei assure qu’il pourrait préférer à des constructeurs de semi-conducteurs américains d’autres fournisseurs tels que Samsung et, à plus long terme, de nouveaux producteurs de Chine. Surtout, M. Xu prévient que l’Etat chinois pourrait, lui aussi, prendre des mesures de rétorsions. « Le gouvernement ne restera pas les bras croisés pendant que Huawei se fait massacrer. Nous risquons d’assister à une destruction catastrophique de la chaîne d’approvisionnement mondiale, et Huawei ne sera peut-être pas seul à être détruit », a-t-il averti.

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