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LETTRE DE BRUXELLES
La crise du coronavirus avait toutes les chances d’aggraver un peu plus la situation chaotique de la Belgique, ce pays sans gouvernement de plein exercice, conduit depuis décembre 2019 par une coalition ultra-minoritaire.
Or, mystère de la politique au temps du Covid-19, voilà que, soudain, l’équipe dirigée par la libérale francophone Sophie Wilmès dispose à la fois de « pouvoirs spéciaux » (ou pleins pouvoirs) et du soutien de six partis d’opposition.
La plus grande formation du pays, l’Alliance néoflamande (N-VA, nationaliste), s’est, elle, enferrée dans une situation incompréhensible : le parti de Bart De Wever appuie les projets de ce gouvernement « d’urgence » mais a refusé de lui accorder sa confiance au Parlement, où Mme Wilmès plaidait prudemment, mardi 17 mars, pour une « union nationale ». Presque un gros mot dans ce pays divisé en tous sens.
Capable de rassembler Flamands et Wallons
La première chef de gouvernement de l’histoire du royaume se trouve, en tout cas, désormais promue à un rang où personne ne l’attendait et est certaine de disposer, pour six mois au moins, de la marge de manœuvre nécessaire afin de contrer la pandémie.
Devenue députée en 2014 seulement, ministre du budget sortie de l’anonymat à la fin de 2019, quand Charles Michel est devenu président du Conseil européen, la quadragénaire n’était, aux yeux de beaucoup, qu’une intérimaire, chargée d’expédier les affaires courantes en l’attente d’une « vraie » personnalité. Quelqu’un qui soit capable de rassembler un tant soit peu des Flamands et Wallons aux opinions de plus en plus divergentes, de freiner un inquiétant dérapage budgétaire et de préparer une énième réforme institutionnelle, cette corde de plus en plus usée pour assurer la survie du pays.
A la faveur de six missions diligentées en vain par le roi Philippe pour former une nouvelle majorité, à la suite des élections de mai 2019, autant de noms ont été avancés. Tous torpillés par des partis peu enclins au compromis, conspués par l’opinion et des éditorialistes ne trouvant plus de mots pour dire leur dépit.
Jusqu’à ce qu’une évidence s’impose, celle du virus, et qu’une figure émerge. « Une des rares bonnes nouvelles de la crise, c’est qu’il y a Sophie Wilmès », affirmait, le 18 mars, Bertrand Henne, chroniqueur politique à la RTBF, généralement peu porté sur les éloges.
« La mère de la nation »
La veille, la première ministre avait tenu un discours jugé par l’éditorialiste « posé, calme, empathique, plein de responsabilité, en un mot comme en cent, juste ». Juste, car non surjoué. « On ne la voyait pas, comme le président Macron, prendre un certain plaisir à enfiler un costume de chef de guerre », insistait Bertrand Henne. Elle a parlé comme « la mère de la nation », osait même, sur les ondes de la VRT – la radio publique néerlandophone – un autre journaliste.
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