Fourniture d’eau: l’Ouest sous pression

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La population de Rivière-Noire est passée de 73 081 habitants en 2008 à 83 395 en 2018.

La population de Rivière-Noire est passée de 73 081 habitants en 2008 à 83 395 en 2018.

De Case-Noyale à Bambous, les habitants font face à un cruel manque d’eau. En cause : le développement soutenu qu’a connu l’Ouest ces dernières années.

Situation de plus en plus inquiétante dans l’Ouest. Même la Central Water Authority (CWA) semble préoccupée. «La demande en eau dans l’Ouest excède la production depuis quelque temps. La même situation prévaut dans le Nord», reconnaît le directeur général de ce corps parapublic Yousouf Ismaël. Ce qui lui fait dire qu’il «est important que le gouvernement réalise très vite plusieurs projets que nous proposons. Sinon ce sera très difficile».

Que s’est-il passé dans cette région ? D’abord, une explosion démographique, tandis que le système de distribution d’eau n’a pas changé depuis plusieurs années. Selon les chiffres de Statistics Mauritius, la population de Rivière-Noire est passée de 73 081 habitants en 2008 à 83 395 en 2018.

Puis il y a le développement soutenu qu’a connu la région. Avec des hôtels, villas luxueuses et campements qui accueillent des milliers de Mauriciens et d’étrangers annuellement. Des 754 demandes de permis de construction reçues pour des projets résidentiels, 652 ont été validées indique le rapport annuel du conseil du district de Rivière-Noire de 2016-2017.

Soit une moyenne de 600 à 950 demandes de permis de construction pour des projets résidentiels en un an. Sans compter plus d’une centaine de demandes de permis pour des projets commerciaux chaque année, entre 2009 et 2017. «Il faudra beaucoup plus d’eau pour satisfaire la demande dans cette région», rappelle Harry Boolauck, ancien directeur général de la CWA. Un autre ancien haut cadre de cette instance d’ajouter que la production des forages locaux, notamment à Yémen ou encore celui de Beaux-Songes, ne suffit plus pour alimenter la région. D’où les coupures drastiques.

«C’est à peine si l’eau arrive au robinet. Il faut être debout de bonne heure pour en faire provision et la situation ne s’améliore guère», raconte d’ailleurs Monique Faron, habitante de Case-Noyale. Excédée, cette mère de famille n’est pas la seule dans le village à faire face à un cruel manque d’eau. Toute la région de l’Ouest jusqu’à Bambous est dans le même bateau, rappelle John Anseline, conseiller de cette localité.

La CWA prépare un plan pour soulager l’Ouest et le Nord fait toutefois ressortir Yousouf Ismaël. Une autre lueur d’espoir est l’entrée en opération de la station de traitement de Bagatelle. C’est le retard dans cette construction qui a aussi aggravé la situation, laisse comprendre Harry Boolauck. Car il était prévu que quand ce barrage allait fournir les basses Plaines Wilhems en eau, Mare-aux-Vacaos allait approvisionner la côte ouest. «Quand la station de Bagatelle Dam sera en service., l’eau traitée à La Marie, en provenance de Mare-aux Vacoas, devrait être canalisée vers ce district», explique-t-il.

Les hôtels devront s’équiper

Ils sont les plus gros utilisateurs d’eau à Rivière-Noire. Ces hôtels n’ont du reste plus le choix : s’ils veulent voir leur projet accepté, ils devront tous être équipés d’un système de recyclage des eaux usées ou avoir recours à des unités de dessalement d’eau de mer.

Déjà, dans la région des Salines, pas moins de six projets hôteliers sont prévus. Les investissements pour la région devraient dépasser plus de Rs 20 milliards.

Plusieurs ont déjà obtenu leur permis Environmental Impact Assessment et les travaux sont en cours. Mais leur système de traitement d’eau ne pourra satisfaire la demande de leur clientèle, fait valoir Harry Boolauck. Ils auront recours à l’eau de la CWA qui est meilleure et moins chère.

Les solutions ne manquent pas

Il n’est pas si difficile d’alimenter la région de l’Ouest en eau si l’on en croit des anciens cadres de la Central Water Authority ou ceux de la Water Ressources Unit. Harry Boolauck, ancien directeur de la CWA, propose d’utiliser l’eau du Magenta Dam pour l’usage domestique. «La CWA pourra ensuite négocier avec la Wastewater Management Authority pour avoir l’eau de sa station de traitement de St-Martin pour l’irrigation», est-il d’avis.

Harry Boolauck déplore également que la construction du Rivière-des-Anguilles Dam initiée dans les années 90, n’ait pu se concrétiser. Si tel avait été le cas, cette partie de l’île n’aurait pas eu à faire face à un manque en eau. «Il y a eu un changement de gouvernement. Le projet est tombé à l’eau», regrette-t-il L’hydrologue Farook Mowlabacus, ancien cadre de la Water Resources Unit, dit partager l’avis de Harry Boolauck. Il maintient que le barrage de Rivières-des Anguilles est une des solutions. «Il alimentera le Sud-Ouest du pays. Je sais que le gouvernement a terminé l’étude de faisabilité pour ce projet.» Tandis que le ministère des Services publics envisage également d’utiliser l’eau de La Ferme pour usage domestique.


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Lexpress

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