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Après trois jours d’un fort rebond encouragé par un soutien budgétaire sans précédent, et à la veille d’un week-end test pour éprouver l’efficacité du confinement en Europe, les marchés boursiers ont lâché du lest, vendredi 27 mars.
A Wall Street, le Dow Jones a chuté de 4,06 %, le Nasdaq de 3,04 % et le S&P 500, qui reflète la performance des 500 plus grandes entreprises américaines, de 3,79 %. Les trois grands indices new-yorkais ont toutefois enregistré une très forte progression hebdomadaire.
Mettant un terme à trois séances de nette hausse, les Bourses européennes ont aussi terminé dans le rouge vendredi, de Paris (-4,23 %) à Londres (-5,25 %) en passant par Francfort (-3,68 %), Milan (-3,15 %) et Madrid (-3,63 %).
« C’est une séance de correction bien compréhensible compte tenu du fait que depuis les points bas de la semaine dernière, les marchés avaient rebondi d’à peu près 20 % à la clôture » de jeudi, souligne auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Guillaume Garabedian, responsable de la gestion conseil à Meeschaert Gestion Privée. Ainsi « on peut parfaitement comprendre qu’à la veille d’un week-end, avec son lot de potentielles surprises sur le front sanitaire, les marchés soufflent un peu ».
« Voir si les mesures de confinement fonctionnent en Europe »
Par ailleurs, « l’absence de décision lors de la réunion des 27 pays de l’Union européenne a beaucoup déçu » les places européennes, explique Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la stratégie d’investissement de Lyxor AM, interrogée par l’AFP.
Sous la pression de l’Italie, où la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus a fait le plus grand nombre de morts jusqu’à présent, ils ont toutefois accepté d’examiner sous quinze jours des mesures plus fortes pour faire face à la récession annoncée.
Après les annonces de plans de soutien budgétaires et monétaires massifs des derniers jours, en particulier les plus de 2 000 milliards de dollars d’aides promulgués par Donald Trump aux Etats-Unis après leur adoption par le Congrès, les marchés scrutaient de nouveau de près la situation sanitaire.
« Ce qui va être très important dans les prochains jours et les prochaines semaines, c’est de voir si les mesures de confinement – qui ont fonctionné en Asie – fonctionnent également en Europe, selon M. Garabedian. Si effectivement, à la fin du week-end, on se rend compte que le nombre de nouveaux cas est en recul en Italie, il est probable que les marchés pourront aborder la semaine prochaine plus sereinement. »
« Pour que la volatilité baisse de façon substantielle, il va falloir qu’une partie des très nombreuses incertitudes » autour de l’évolution de la propagation du virus « se lèvent », a également jugé Mme Asseraf-Bitton.
L’euro continue de s’apprécier face au dollar
Le nouveau coronavirus a désormais infecté plus d’un demi-million de personnes dans le monde et causé la mort de plus de 25 000 personnes. Si l’épicentre du Covid-19 reste actuellement l’Europe – où près de 1 000 personnes sont mortes en Italie en 24 heures mais où la contagion continue toutefois de ralentir, selon les chiffres officiels –, la pandémie progresse aussi de façon exponentielle aux Etats-Unis, désormais le pays le plus affecté avec plus de 97 000 cas recensés.
« Le fait que les chiffres ne vont pas être bons dans les prochains jours aux Etats-Unis » est déjà intégré dans les prix du marché, mais ce qui ne l’est pas, c’est « l’hypothèse d’un emballement du nombre de cas sans réaction des différents Etats américains », prévient M. Garabedian.
Les prix du pétrole ont baissé vendredi, dans le sillage de leur rechute de la veille, minés par une demande au point mort face à une offre pléthorique. Le baril de Brent s’est enfoncé de 5,4 %, après avoir touché 24,13 dollars le baril, un plus bas depuis 2003, et le WTI a perdu 4,8 %.
L’euro a continué de s’apprécier face au dollar, à 1,1136 (+0,94 %) vendredi vers 22 heures (heure de Paris, le billet vert enregistrant sa plus forte baisse hebdomadaire depuis 1987.
Sur le marché de la dette, les taux d’emprunt ont baissé, à l’exception de celui de l’Italie, qui a légèrement progressé. « A chaque fois qu’on a quelques craintes sur le marché », les taux « des actifs qui servent de valeur refuge », comme l’Allemagne ou la France, « redescendent un peu », relève Mme Asseraf-Bitton.
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