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Une fissure dans la digue et l’eau s’infiltre, sans bruit. On pourrait imaginer ainsi la catastrophe sanitaire sans commune mesure qui se prépare à Gaza, et qui demeure pour l’heure presque invisible. Seuls neuf cas de contamination par le SARS CoV-2 avaient été détectés au 26 mars, au point d’entrée de Rafah, à la frontière qui sépare l’enclave palestinienne de l’Egypte. Tous ont été prestement confinés dans un centre de soins voisin. On ne dénombre aucun mort pour le moment. Mais les professionnels de santé craignent que des malades, non identifiés faute de tests, ne circulent déjà à l’intérieur du territoire.
« La question n’est pas de savoir si l’épidémie se répandra à Gaza, mais quand ? », affirme Majdi Dohair, qui coordonne les mesures d’urgence au sein du « ministère de la santé » local, sous contrôle du Hamas. Joint par téléphone, puisque l’accès n’est plus possible aux étrangers, il fait ce constat amer : « Nous ne sommes pas coupés du monde. »
Certains espéraient en effet que le blocus partiel imposé par Israël à l’enclave, depuis la prise du pouvoir du Hamas en 2007, ferait barrage au coronavirus. « Mais plus personne ne croit encore que Gaza pourra y échapper », résume Matthias Schmale, directeur local de l’Agence des nations unies pour les réfugiés (UNRWA). M. Schmale redoute l’apparition des premiers cas de contamination « indigène » parmi les 2 millions de Palestiniens qui s’entassent dans cette bande de terre exiguë, longue de 40 kilomètres : l’une des plus folles densités urbaines au monde. « Alors, l’épidémie se répandra comme un incendie : Gaza sera un enfer sur terre. »
Les deux premiers cas interceptés à la frontière, le 19 mars – deux prédicateurs musulmans âgés, de retour du Pakistan – ont fait l’effet d’une bombe. Depuis lors, la circulation s’est réduite, en application de mesures décrétées encore plus tôt par le Hamas. Les écoles ont été fermées dès le 6 mars et les passages aux frontières réduits le 12 mars : seuls les biens commerciaux passent encore. Le 22 mars, les autorités ont ordonné un couvre-feu partiel et la fermeture des salles de mariage, des marchés et des restaurants, puis celle des mosquées, jeudi 26 mars. Pour une économie asphyxiée depuis longtemps, où plus de 60 % de la jeunesse est au chômage, c’est un arrêt de mort.
2 000 personnes confinées
Le mouvement islamiste a aménagé à la hâte vingt et un centres de quarantaine dans des écoles ou des hôtels. Il construit aussi deux installations de 500 places chacune aux frontières avec l’Egypte et d’Israël. Mais les capacités manquent : jeudi 26 mars, les autorités ont reconnu que les deux prédicateurs infectés avaient contaminé sept de leurs gardes. Depuis lors, elles font tester tous ceux qui ont pu entrer en contact avec eux, dans le périmètre de leur centre de soins : 160 personnes, selon M. Dohair.
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