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Le pouvoir n’est certes jamais un exercice facile, mais certains dirigeants multiplient les handicaps. C’est le cas d’Albin Kurti, éphémère premier ministre kosovar, dont le gouvernement a été renversé, mercredi 25 mars, cinquante jours après son entrée en fonction, et qui devient le premier dirigeant de la planète à perdre officiellement le pouvoir à cause du coronavirus.
« Il est vrai que nous vivons des temps difficiles », admettait en souriant Albin Kurti, lors d’une rencontre début mars, à Pristina. A ce moment-là, le quatrième premier ministre du Kosovo ne savait pas que la crise sanitaire provoquée par le coronavirus pourrait servir de prétexte à une manœuvre destinée à l’écarter du pouvoir. Il commentait plutôt la politique américaine de l’ère Trump, et sa difficulté à obtenir un soutien européen face à un projet de plan de paix avec la Serbie, qu’il considère comme dangereux.
Le pouvoir n’est pas un exercice facile, mais il est difficile d’imaginer autant d’obstacles que ceux qui ont jonché la route de M. Kurti, dont le parti Vetëvendosje (Autodétermination, social-démocrate) a remporté les élections législatives d’octobre 2019, et qui a pris ses fonctions le 3 février à la tête d’un gouvernement formé en coalition avec la Ligue démocratique du Kosovo (LDK, centre droit).
Le timide soutien de l’UE
D’abord, le jeune Albin Kurti, 45 ans, a pris les rênes d’un pays lui-même très jeune, dont l’indépendance, issue de la guerre de 1999 et proclamée unilatéralement en 2008, n’est encore reconnue ni par l’ancien ennemi, la Serbie, ni par une majorité des pays de l’ONU.
Ensuite, le premier ministre est issu d’un mouvement révolutionnaire qui ne s’était sans doute pas particulièrement préparé à exercer le pouvoir si tôt. Vetëvendosje devait, de surcroît, gouverner au sein d’une fragile coalition avec l’ancêtre des mouvements indépendantistes kosovars, la LDK, et contre l’ancien chef de la guérilla de l’UCK, Hashim Thaçi, actuellement président de la République.
Enfin, le jeune activiste arrivait au pouvoir à un moment où la diplomatie internationale est chamboulée par la personnalité du président américain, Donald Trump, et les étrangetés émanant parfois du département d’Etat. Principal artisan de l’indépendance kosovare, Washington exerce une forte pression sur Belgrade et Pristina afin que les deux pays s’accordent sur un échange de territoires permettant un accord de paix définitif. Or une modification des frontières, dans une région encore inflammable, est une option qui inquiète Bruxelles et est refusée par Berlin. M. Kurti, qui n’y est lui-même pas favorable, espérait un soutien résolu d’une Union européenne qu’il estime « indispensable » à l’équilibre régional pour résister à Washington. Or ce soutien n’est guère allé au-delà de quelques déclarations d’intention.
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