Des soldats détenus par l’EI relâchés au compte-gouttes

0
201

[ad_1]

La coalition arabo-kurde nie que des négociations aient lieu, même si des combattants disent avoir été libérés en échange de vivres.

Par Hélène Sallon Publié aujourd’hui à 11h39, mis à jour à 11h39

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Trois soldats des FDS ont été libérés après avoir été retenus en otage pendant 4 mois par Daesh. Ils ont été remis en liberté en échange de nourriture, à Baghouz. General Ahmed Ali, 33ans. Il retrouve ses proches.Le 10 mars, Raqqah, Syrie
Trois soldats des FDS ont été libérés après avoir été retenus en otage pendant 4 mois par Daesh. Ils ont été remis en liberté en échange de nourriture, à Baghouz. General Ahmed Ali, 33ans. Il retrouve ses proches.Le 10 mars, Raqqah, Syrie LAURENCE GEAI POUR “LE MONDE”

De la musique et des youyous retentissent sur une base militaire des Forces démocratiques syriennes (FDS) à la sortie de Rakka, dans le nord-est de la Syrie. Des soldats en treillis, des jeunes hommes du coin et des femmes voilées entament une dabka, une ronde locale. Les militaires et les familles célèbrent le retour de trois des leurs, le 10 mars. Ils n’avaient, il y a encore peu, qu’un vague espoir de les revoir vivants. Prisonniers pendant trois mois de l’organisation Etat islamique (EI), après leur capture sur le front de Hajine, Omar, Mohamed Ramadan et Ahmed Ali, trois soldats arabes originaires de Rakka, ont été libérés de Baghouz dans un échange entre les FDS et l’EI.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Syrie : l’interminable chute de Baghouz et de ce qu’il reste du « califat » de l’EI

« On espérait mourir. Quand ils nous ont sortis de la cellule et nous ont mis dans la voiture, il y avait des explosions partout. Ça ressemblait à l’enfer : même dans des films d’horreur, on n’a jamais vu cela », raconte Mohamed Ramadan, 20 ans, engagé depuis un an dans cette coalition de forces arabo-kurdes. S’exprimant difficilement, épuisé et le visage encore marqué, il a été le dernier libéré, début mars. Ses deux frères d’armes ont été relâchés cinq jours plus tôt, le 25 février. Omar, 17 ans, est encore profondément choqué ; il ne s’exprime que par bribes de phrases. Le visage et le crâne constellés de marques de coups, Ahmed Ali, 33 ans, a été hospitalisé cinq jours à l’hôpital de Hassaké à sa sortie. Il s’excuse de ne pas pouvoir encore se souvenir de tout.

Les proches attendent de la sortie des otages. Ils dansent en leur honneur.
Les proches attendent de la sortie des otages. Ils dansent en leur honneur. LAURENCE GEAI POUR “LE MONDE”

Engagé depuis deux ans dans les FDS, Ahmed Ali dirigeait l’unité dont 19 des soldats ont été capturés le 27 novembre 2018 dans le désert de Hajine. Il dit ne pas tout savoir des détails de sa libération. « Ils nous ont échangés contre de la nourriture et du lait pour leurs familles. Ils ont aussi fait d’autres échanges de soldats FDS contre des combattants à eux, blessés. On n’en sait pas plus, ces négociations sont secrètes et ont lieu à haut niveau », assure-t-il. Les commandants kurdes nient que des négociations aient lieu avec l’EI pour libérer des prisonniers.

« On mourait de faim »

Plusieurs libérations ont eu lieu depuis le début de la bataille de Baghouz, en janvier. Le 15 mars, un responsable des FDS a confirmé que 300 soldats FDS et civils étaient encore aux mains de l’EI. Selon le chef d’une unité engagée au front, il y aurait encore 180 soldats prisonniers après un nouvel échange, le 11 mars. Certains n’en reviendront pas vivants. « Un jour avant de nous relâcher, ils nous ont transférés dans une autre maison, sauf cinq soldats. Quand ils nous ont ramenés dans la cellule, il y avait du sang au sol et ils nous ont dit qu’ils les avaient exécutés », assure Ahmed Ali. Lui a été battu tous les jours, pendant trois mois. « Parce que j’étais le chef de l’unité, ils me battaient plus que les autres. Il n’y a que le dernier jour que nous n’avons pas été battus », précise-t-il. L’EI a diffusé quatre vidéos dans lesquelles il subit des coups.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: