Au Royaume-Uni, le scandale de la « génération Windrush » victime de « racisme institutionnel »

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LETTRE DE LONDRES

Des manifestants de Global Justice Now dénoncent le traitement de la génération Windrush par le gouvernement, à Londres, le 30 avril 2018.
Des manifestants de Global Justice Now dénoncent le traitement de la génération Windrush par le gouvernement, à Londres, le 30 avril 2018. DAVID MIRZOEFF / GLOBAL JUSTICE NOW / CC BY 2.0

C’est l’histoire d’un scandale : celui de la « génération Windrush », qui a secoué la société britannique ces deux dernières années et qui nourrit le ressentiment d’une partie d’entre elle – surtout les Noirs, qui accusent aujourd’hui l’administration du pays d’être institutionnellement raciste.

Jeudi 19 mars a été rendu public un rapport indépendant dénonçant les graves erreurs du ministère britannique de l’intérieur, qui, pendant des années, a menacé d’expulsion sans raison valable des centaines de ressortissants d’origine caribéenne, arrivés entre les années 1950 et 1970 et ayant fait toute leur vie au Royaume-Uni.

Ces personnes ont parfois perdu leur emploi, se sont vu dénier leur droit d’accès aux soins gratuits du NHS, le système de santé britannique. Quelques-unes ont même été expulsées. Le ministère s’est comporté de manière « négligente et sans compréhension », et ses « défaillances correspondent pour partie à ce qui caractérise le racisme institutionnel », conclut la juriste et membre de l’inspection générale des services de police Wendy Williams, dans son rapport.

Parcours personnels souvent poignants

Qui étaient les membres de ce qu’on appelle la « génération Windrush » et que leur est-il exactement arrivé ? Il s’agit de personnes pour la plupart originaires des Caraïbes, considérées, quand elles ont été invitées en masse à venir travailler au Royaume-Uni entre 1948 et 1973, comme des « CUKC » (Citizens of the UK and Colonies). Plus de 800 d’entre elles avaient traversé l’Atlantique sur un paquebot nommé l’Empire Windrush, qui débarqua le 22 juin 1948 à Tilbury, en aval de Londres. Beaucoup d’hommes jeunes venus travailler dans des usines manquant de bras. On en a fait le symbole d’une génération.

Lire aussi Royaume-Uni : qu’est-ce que la « génération Windrush » ?

Une loi de 1971 assurait aux personnes originaires du Commonwealth arrivées avant 1973 un droit de résidence au Royaume-Uni, mais la génération Windrush ne s’est pas vu systématiquement offrir des documents écrits attestant ces droits. Le ministère de l’intérieur n’a pas non plus tenu à jour les preuves de leur statut. Ceux qui n’avaient pas renouvelé leur demande de séjour se sont donc souvent trouvés dans l’incapacité de prouver leur droit à rester au Royaume-Uni « même si, dans la plupart des cas, ils n’avaient pas connu d’autre pays », précise le rapport.

A mesure que les gouvernements britanniques successifs, surtout à partir des années 2000, durcissaient les lois destinées à décourager la migration illégale, des centaines de personnes se sont vues privées de leur travail, de leur permis de conduire, ont perdu leur appartement ou leur accès aux soins, faute de pouvoir produire un droit de séjour, ou d’obtenir un passeport britannique. « Les disparités dans les données du ministère et la difficulté à contacter tout le monde font que l’on ne connaît pas le nombre exact des personnes affectées. (…) Mais une étude au ministère de l’intérieur, datant de 2014, estime qu’il pourrait y avoir 500 000 personnes dans le pays en difficulté pour prouver leur statut », explique le rapport.

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