à Pékin, les voyageurs face à une stricte quarantaine

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Des employés chinois s’apprêtent à escorter les passagers qui arrivent à Pékin vers la Foire internationale des expositions où ils seront mis en quarantaine, le 17 mars.
Des employés chinois s’apprêtent à escorter les passagers qui arrivent à Pékin vers la Foire internationale des expositions où ils seront mis en quarantaine, le 17 mars. GREG BAKER / AFP

LETTRE DE PÉKIN

Alors que la France essaie d’empêcher l’arrivée sur son territoire de tous les non Européens mais laisse 130 000 Français rentrer, se contentant de les contrôler « au cas par cas », Pékin mène une tout autre politique. Depuis mi-mars, chacun, étranger comme Chinois, peut entrer dans le pays mais est placé d’office en quarantaine durant deux semaines. Depuis le 23 mars, les contrôles se sont même renforcés et plus aucun vol international n’arrive directement à Pékin. Tous les avions atterrissent dans des aéroports situés à quelques centaines de kilomètres de la capitale, où les passagers sont testés. S’ils sont en bonne santé et si personne n’est malade dans l’avion, ils continuent leur vol sur Pékin. Le cas échéant, ils sont placés en quarantaine dans un hôtel de la ville où ils ont atterri.

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Potentiels pestiférés

A l’aéroport de Pékin, une couleur a pris le dessus : le blanc. De l’équipe médicale aux préposés aux toilettes, en passant par les services de l’immigration, tous les Chinois au contact des voyageurs rentrant de l’étranger sont vêtus de combinaisons intégrales, de masques chirurgicaux, de lunettes et, la plupart du temps, de masques faciaux transparents. Mais l’aéroport n’est qu’un sas. Une fois les formalités habituelles accomplies, chaque voyageur doit monter dans un bus dont l’habitacle est séparé de la cabine par une épaisse toile en plastique. Un véhicule de police ouvre la route à ce convoi de potentiels pestiférés. Direction la Foire internationale des expositions, transformée en QG de campagne anti-Covid-19 de la ville de Pékin.

C’est là que tout se joue. C’est là que chaque résident se rend devant des médecins de son arrondissement qui, assis derrière une petite table, vont lui dire s’il doit passer sa quarantaine dans un hôtel ou s’il peut la faire à domicile. Tout cela est bien organisé. Une famille avec deux adolescents souhaitant rentrer chez elle, arguant qu’elle habite une maison indépendante, a dû attendre une heure. Le temps que le médecin contacte le comité de quartier et que celui-ci mène une rapide enquête. Résultat : les voisins de cette famille ont plus de 80 ans, il vaut mieux que celle-ci ne rentre pas. « Au fond, je les comprends », témoigne le père, malgré sa déception.

Jusqu’au jeudi 19 mars, les personnes vivant seules, les plus de 70 ans, les mineurs de moins de 14 ans et les femmes enceintes pouvaient rentrer chez eux. Depuis, les célibataires n’y ont plus droit. Sans doute pour des raisons logistiques. Le retour à domicile, en effet, demande de réels efforts à la communauté. Un gardien vous raccompagne chez vous, histoire de vérifier que personne ne vous y attend.

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