le pouvoir ultraconservateur exclut de reporter l’élection présidentielle en Pologne

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La sculpture « Eros Bendato » (« Eros fatigué ») affublée d’un masque de protection, sur la place principale de Cracovie (Pologne), le 23 mars.
La sculpture « Eros Bendato » (« Eros fatigué ») affublée d’un masque de protection, sur la place principale de Cracovie (Pologne), le 23 mars. Jakub Wlodek / AGENCJA GAZETA / via REUTERS

La tenue de l’élection présidentielle du 10 mai en Pologne est-elle réaliste dans le contexte de la crise du coronavirus ? Les experts et politologues sont quasi unanimes : aussi bien du point de vue de l’équité entre les candidats qu’organisationnel, ces élections devraient être reportées. Le président sortant membre du parti au pouvoir Droit et Justice (PiS), Andrzej Duda, est de fait le seul candidat à pouvoir mener une campagne en bonne et due forme, et à bénéficier d’une exposition médiatique suffisante en sa qualité de chef de l’Etat sur le « front » de la lutte contre l’épidémie. Ses multiples visites dans des hôpitaux et des centres de gestion de la crise sont d’ailleurs amplement critiquées, comme autant de situations à risque.

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Malgré une épidémie relativement contenue (684 cas, 8 morts) près de 80 000 personnes se trouvent actuellement en confinement à domicile, et ce chiffre est susceptible d’augmenter fortement. Comment priver ces citoyens de leur droit de vote ? Comment inciter la population à se rendre dans des bureaux de vote qui peuvent devenir d’importants foyers de transmission ? Comment mobiliser les 250 000 assesseurs nécessaires à la tenue du scrutin, compte tenu des risques importants qu’ils encourent ? Enfin, comment légitimer le scrutin si le taux de participation s’avère extrêmement bas ?

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En dépit de ces obstacles, le pouvoir ultraconservateur semble déterminé à maintenir la date de l’élection, et à profiter de l’avantage que lui procure cette période de crise. Le président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, dans un entretien accordé samedi 21 mars, a clairement signalé que tout report du scrutin n’était pour l’heure pas envisagé. « Je suis persuadé qu’actuellement, il n’y a aucune nécessité de mettre en place un état de catastrophe naturelle qui permettrait de reporter le scrutin, a-t-il souligné. Ces élections devraient avoir lieu et les administrations nationales et locales ont un devoir constitutionnel de mettre toutes les mesures nécessaires en place. »

Solution irréaliste, voire illégale

Signe de sa détermination, l’homme fort du pays est allé jusqu’à avancer une solution singulière pour remédier au problème de la population confinée. « Si l’on prend en compte le nombre de malades, hospitalisés, ou personnes en quarantaine, on pourrait imaginer des moyens de déplacer les urnes électorales jusqu’à eux. Il faut juste mettre en place des solutions techniques adéquates, peut-être législatives (…) » Une solution qui, de l’avis de nombreux experts, paraît non seulement irréaliste, mais illégale en l’état actuel du code électoral. La possibilité d’un vote électronique ou par correspondance est également exclue, le PiS ayant auparavant supprimé cette possibilité contre l’avis des organisations de défense des droits civiques.

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