En Corée du Nord, la mystérieuse gestion de l’épidémie de coronavirus

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Le président nord-coréen Kim Jong-un, le 29 février.
Le président nord-coréen Kim Jong-un, le 29 février. KCNA KCNA / via REUTERS

Officiellement, la Corée du Nord n’est pas touchée par la crise du coronavirus. Mais le ministre japonais de la défense, Taro Kono, n’a pas hésité à faire le lien avec la pandémie, en réagissant aux tirs de deux missiles à courte portée effectués samedi 21 mars par Pyongyang. Pour lui, cette troisième série de tirs menée depuis le début de l’année et réalisée sous l’œil du dirigeant, Kim Jong-un, permet au régime de renforcer son pouvoir alors que « des informations font état de contaminations en Corée du Nord ».

Ces contaminations se compteraient parmi 7 500 personnes traitées depuis la fin février, selon le quotidien nord-coréen Rodong Sinmun, pour hypertension et insuffisance respiratoire, dans la province du Pyongan du Nord, proche de la frontière chinoise, et dans le Pyongan du Sud et le Kangwon, à l’intérieur du pays. « Il s’agit de cas suspects de Covid-19, qui prouvent que le virus s’est répandu. Nous pensons que plusieurs centaines de personnes l’ont attrapé », explique Cheong Seong-chang, de l’institut sud-coréen Sejong. Le site Daily NK, basé à Séoul, affirmait le 9 mars que 180 soldats seraient morts des suites de la maladie en janvier et février, selon une source interne qui cite un rapport des services de santé de l’armée à son état-major. Ils venaient des régiments stationnés à la frontière chinoise. 3 700 soldats auraient été placés en quarantaine. Le 20 mars, NK Daily rapportait la mort de trois autres soldats.

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Pour autant, observe le Pr Cheong Seong-chang, « les autorités semblent avoir plus ou moins endigué l’augmentation des cas ». Le 19 mars, 2 500 personnes étaient sorties de quarantaine dans les Pyongan du Sud et du Nord. Ce « succès » traduirait un usage habile de son système médical, inspiré du modèle soviétique. Tablant plus sur la quantité que sur la qualité, il se révèle « plutôt efficace en comparaison de ceux de pays au PIB [produit intérieur brut] par tête similaire », observe Andreï Lankov, professeur à l’université sud-coréenne Kookmin, sur le site spécialisé NK News.

Etat policier

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Corée du Nord comptait, en 2016, 37 médecins pour 10 000 habitants (32 en France). Ce nombre, élevé, compenserait une formation qui ne dépasse pas cinq à six ans. Le taux de mortalité infantile (15,1 pour mille) et l’espérance de vie (71,7 ans) sont meilleurs que ceux de pays comme l’Inde ou la Tanzanie.

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