Mutineries meurtrières dans plusieurs prisons colombiennes

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Des détenus manifestent depuis la fenêtre de leur cellule de la prison de La Modelo, à Bogota, le 22 mars.
Des détenus manifestent depuis la fenêtre de leur cellule de la prison de La Modelo, à Bogota, le 22 mars. DANIEL MUNOZ / AFP

Une mutinerie dans la prison de La Modelo s’est soldée par la mort de vingt-trois détenus, samedi 21 mars au soir, à Bogota, confinée depuis deux jours. Le bilan officiel fait également état de 90 blessés, dont 7 gardiens. Douze autres centres pénitentiaires du pays ont été le théâtre de révoltes. Leur bilan n’a pas été communiqué par les autorités. La prison de haute sécurité de Combita, à 150 kilomètres au nord de Bogota, a confirmé que deux prisonniers avaient été tués. Partout, les faits restent confus.

Dimanche matin, la ministre de la justice, Margarita Cabello, a déclaré qu’il y avait eu « tentative massive d’évasion » au centre pénitencier de La Modelo, en précisant qu’aucun détenu ne s’était échappé, sans donner plus de détails sur les circonstances de la tuerie.

Conditions d’incarcération « infâmes »

Selon les témoignages des prisonniers et leurs familles, ce sont les conditions de vie de la population carcérale et l’insuffisance des mesures prises pour protéger les détenus du Covid-19 qui ont provoqué l’insurrection. « Le massacre de la prison a fait plus de morts que la pandémie », souligne le leader d’opposition Gustavo Petro (Colombie Humaine, gauche). Dimanche soir, la Colombie − qui s’apprête à entrer en quarantaine complète − enregistrait 235 cas de Covid-19 et 2 décès.

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Dans la matinée, des dizaines de femmes − mères, compagnes ou filles de prisonniers − ont bravé l’ordre de confinement pour venir exiger des nouvelles devant La Modelo. Face aux caméras de télévision présentes, toutes rappellent que les conditions d’incarcération en Colombie sont dramatiques, « inhumaines », « infâmes ». Selon les chiffres de l’Institut national pénitentiaire (INPEC), quelque 120 000 détenus s’entassent dans des prisons prévues pour en recevoir 80 000. Le taux de surpopulation dépasse 200 % dans certains établissements. Près du tiers des prisonniers du pays est en attente de jugement.

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« Il n’y a pas de problème sanitaire dans les prisons qui aurait pu justifier un soulèvement, a toutefois affirmé la ministre de la justice, Mme Cabello. Il n’y a pas un seul cas de Covid-19 parmi les détenus, ni parmi le personnel administratif et de surveillance. »

Le sénateur d’opposition, Ivan Cepeda, considère « complètement irresponsable » les propos de la ministre : « La surpopulation carcérale est un risque sanitaire en temps normal, rappelle-t-il. La crise du coronavirus le rend encore plus dramatique. » Dans toutes les prisons du pays, les conditions d’hygiènes sont désastreuses, l’alimentation précaire.

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