Les négociations du Brexit mises en quarantaine

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Jeudi 19 mars, Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne (UE) annonçait sur Twitter avoir été « testé positif ». « Je me trouve aussi bien que possible, confiné strictement à mon domicile », a expliqué le Français dans une vidéo, où il est apparu en forme, en pull bordeaux, devant une grande bibliothèque en bois. Vendredi 20 mars, il a été annoncé par un porte-parole du gouvernement Johnson que David Frost, négociateur en chef côté britannique, « présente les symptômes » du Covid-19 et « s’est isolé ».

Autant dire que le Brexit est lui aussi en quarantaine même si personne, ni à Bruxelles ni à Londres, ne le reconnaît encore officiellement. « Si nous sommes capables de tenir ce point de presse quotidien, je ne vois pas pourquoi les négociations sur le Brexit ne pourraient pas continuer » : il y a quelques jours encore, dans la salle de presse de la Commission, Eric Mamer, le porte-parole de l’institution, usait d’une pirouette pour affirmer que malgré la crise du coronavirus, les discussions sur la relation future entre le Royaume-Uni et l’Europe suivaient leur cours.

« Les esprits ne sont pas là »

Vendredi 20 mars, le « midday », comme on appelle ce rendez-vous entre les journalistes et les communicants de l’exécutif européen, n’a pas pu se tenir et s’est transformé en vidéoconférence. Et plus personne, au sein des institutions, ne s’aventure à faire un pronostic sur la suite des négociations entre Londres et Bruxelles. « Elles sont un peu en quarantaine », reconnaît un diplomate. « Non pas à a cause de Michel Barnier », se hâte-t-il de poursuivre. Mais « des deux côtés, les esprits ne sont pas là », poursuit ce diplomate.

Par ailleurs, les rencontres physiques n’étant plus possibles, personne n’a trouvé la formule magique pour mener concrètement les négociations. Après un premier round à Bruxelles au cours duquel les Européens et les Britanniques ne s’étaient pas serré la main, elles auraient dû reprendre à Londres mercredi 18 mars. Inenvisageable bien entendu en ces temps de confinement et de pandémie.

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La solution de la vidéoconférence a bien été envisagée avant d’être finalement exclue. Avec plus de cent personnes de chaque côté, l’exercice s’annonçait périlleux, même en divisant l’assemblée en sous-groupes, selon les sujets. « Les négociations, ce sont bien sûr des réunions, mais aussi des discussions en coulisse et ça, en vidéoconférence, ce n’est pas possible », confie un haut fonctionnaire européen.

Bruxelles a publié un projet d’accord avec le Royaume-Uni, Londres a fait de même. Et chacune des parties analyse les propositions de l’autre. « On devrait être en mesure de donner notre analyse d’ici quelques jours », confie-t-on dans l’entourage de Michel Barnier. Mais ensuite ? La pandémie va-t-elle remettre en question la volonté réaffirmée à de multiples reprises de Boris Johnson de quitter l’UE au 31 décembre ? Et de ne pas demander un délai supplémentaire, ce que l’accord de divorce conclu l’an dernier lui permet de faire, si tant est qu’il en exprime le désir avant le 30 juin ?

Le coût de l’isolement

« Même si on arrivait à un accord, la sortie du marché intérieur aura un coût pour le Royaume-Uni, puisqu’il lui faudra rétablir les contrôles aux frontières. Il n’est pas sûr que l’économie britannique, qui va souffrir dans cette crise du coronavirus, comme toutes les autres économies, pourra se permettre en plus le coût de l’isolement », commente une source européenne. A Londres, le sujet « Brexit », qui a occupé l’essentiel de l’actualité ces dernières années, a complètement disparu des radars depuis le début de cette semaine. Et plus grand monde ne considère comme réaliste un accord avant fin 2020.

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Pourtant, Boris Johnson n’a pas encore clarifié ses intentions. Interrogé mercredi 18 mars à l’issue de sa conférence de presse désormais quotidienne, le premier ministre britannique s’est contenté d’assurer qu’« il y a une législation en place, je n’ai aucune intention d’en changer », faisant référence à une loi adoptée à Westminster en janvier, limitant la période de transition à fin 2020.

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